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ces randonneurs qui bravent la guerre au Yémen

- Business
février 01, 2025

Par une chaude après-midi printanière à Haz, une petite ville située à 40 kilomètres au nord-est de Sanaa – la capitale du Yémen –, une enfant curieuse demande à Fatima Al-Aghbari si son sac renferme un trésor. Après tout, c’est une inconnue qui a parcouru des kilomètres à pied sur un terrain accidenté pour atteindre cet endroit reculé. Le bon sens voudrait donc qu’elle soit à la recherche de trésors cachés dans les sites archéologiques environnants.

À l’image du reste du pays, la ville historique de Haz, célèbre pour ses vestiges préislamiques, est en proie aux conflits qui déchirent le Yémen depuis plus d’une décennie. Une grave crise humanitaire et économique, doublée de conditions de sécurité très instables, a considérablement réduit le tourisme intérieur.

C’est pourquoi la vue d’un groupe de visiteurs parcourant les sentiers peu fréquentés qui mènent à Haz éveille les soupçons de ses habitants, qui peuvent croire que le groupe est venu piller le site. Au Yémen, la randonnée ne fait pas encore partie du paysage.

Fatima Al-Aghbari rit à la question de la jeune fille et ouvre son sac pour lui en montrer le contenu : du pain, du fromage frais et les autres indispensables de la randonnée du jour.

S’il y a déjà peu de randonneurs au Yémen, les femmes qui s’adonnent à cette pratique sont encore plus rares. El-Macha’oun, le groupe auquel appartient Fatima, est l’un des rares grâce auxquels hommes et femmes peuvent pratiquer un sport de plein air, profiter de la nature et explorer gratuitement leur pays meurtri par la guerre.

“Redécouvrir la beauté de ce qui nous entoure”

Créé il y a trois ans par l’octogénaire Saïd Al-Sarouri, le groupe El-Macha’oun [“Les marcheurs”, en arabe] permet à ses dizaines de membres de partir en randonnée chaque semaine autour de la capitale et dans le reste du pays. Les participants traversent des montagnes, des plaines, des vallées et des zones d’intérêt archéologique et touristique.

L’écrivain yéménite Abdel Karim Al-Razehi, cofondateur d’El-Macha’oun, e