L’Association médicale canadienne (AMC) s’inquiète vivement des résultats d’une étude réalisée par Abacus Data, qu’elle a commandée et qui montre, rapporte Le Devoir, qu’environ 37 % des Canadiens se sont sentis “obligés de suivre un conseil qu’ils avaient déniché sur le web”.
Au Canada, 6,5 millions de personnes n’ont pas de médecin généraliste, “ce qui [les] pousse à rechercher en ligne des solutions à leurs problèmes de santé”, affirme la présidente de l’AMC, Joss Reimer. Parmi les Canadiens qui affirment chercher des conseils de santé en ligne, 23 % ont confirmé avoir enregistré une “réaction indésirable” ou des “effets négatifs” après avoir suivi des “conseils” de santé en ligne, rapporte Le Journal de Montréal.
“Crise d’accès aux soins et de désinformation”
Selon le médecin généraliste québécois Benoît Heppell, cité par le quotidien, il est tout à fait normal de consulter Internet pour s’informer :
“Je ne connais pas tout, ça m’arrive assez souvent, sauf que je vais chercher des sources qui sont fiables.”
Ce qu’il déplore, c’est que pour beaucoup de malades, Internet est l’unique source d’information.
“C’est un double coup dur, qu’aucune autre génération n’a eu à subir”, abonde Joss Reimer auprès du Globe and Mail. “Nous assistons à la fois à une crise d’accès aux soins et à une crise de désinformation.” Le sondage mené auprès de 3 727 Canadiens en novembre montre toutefois qu’environ 80 % des répondants font confiance aux médecins, pharmaciens et infirmières.
Surpris des résultats de l’enquête menée par sa société, le président d’Abacus Data, David Colleto, note que la désinformation s’est traduite par un plus haut niveau d’anxiété pour la moitié des répondants, et par des retards dans la recherche de traitements appropriés pour plus du tiers d’entre eux. L’Association médicale canadienne demande à toutes les plateformes en ligne d’assumer leur part de responsabilité quant aux répercussions de la mésinformation sur la santé de la population “et de prendre des mesures immédiates pour y mettre fin”.