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Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

- Business
février 02, 2025

Dans Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen, Stefan Zweig écrit : “Mais je m’étonne encore aujourd’hui de tout ce que nous avons appris alors grâce à l’exaltation même de notre passion pour les lettres, quel esprit précoce de discernement et de critique nous avons acquis par nos perpétuelles discussions et nos analyses subtiles.”

Dans tous les pays, dès qu’une réforme du programme scolaire laisse moins de place à la réflexion, des voix s’élèvent pour mettre en garde sur le risque que les élèves aient moins d’esprit critique. J’ai toujours eu du mal à comprendre de quoi il retourne. Certes, le mot “critique” sonne bien, et il doit probablement se rapporter au cerveau, mais si l’on s’en tient à ce qu’écrivait Stefan Zweig, je dois bien avouer que je serais incapable d’aller prendre un verre avec quelqu’un qui a “un besoin irrépressible de toujours tout discuter et analyser”.

Quitte à tout analyser et à remettre en question, je préfère encore me plonger dans la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin. Il suffit d’en lire les questions pour comprendre comment était structurée la pensée médiévale, et se rendre compte de son esprit critique débordant.

Saint Thomas d’Aquin se demande si les anges sont réellement incorruptibles, s’ils ont une enveloppe charnelle, s’ils ont conscience qu’ils existent, s’ils se connaissent entre eux, s’ils ont une volonté propre et un libre arbitre, si plusieurs anges peuvent se trouver en même temps au même endroit, si un ange peut en baigner un autre dans sa lumière, si un ange inférieur peut s’adresser à un ange mieux placé dans la hiérarchie céleste, et tant d’autres questions que les enfants qui prient leur ange gardien ont pu se poser à un moment ou un autre.

Le monde est-il bon ?

Il abord