
“Cinq ! À ! Zéro ! ”. La Süddeutsche Zeitung n’a pas cherché très loin pour trouver le titre de son résumé de la finale de la Ligue des Champions. Mais après tout, 5-0, c’est une “victoire record”, un score jamais vu à ce stade de la compétition. “Le Paris Saint-Germain humilie l’Inter Milan”, précise le quotidien allemand. Il inflige aux Italiens “une leçon qu’ils auront du mal à oublier”.
Après 35 ans d’attente, la France décroche enfin une seconde Ligue des Champions. Après l’Olympique de Marseille, c’est son rival, le Paris Saint-Germain qui soulève la Coupe aux grandes oreilles. Mais “le PSG ne gagne pas juste la Ligue des champions, il triomphe ! ”, insiste Le Temps. À Munich, l’équipe la plus jeune de la compétition (24 ans de moyenne d’âge) a fait “voler en éclat l’Inter Milan. Cette finale à sens unique restera dans l’histoire et les mémoires […] Son ampleur constitue l’une des plus grandes sensations des trente dernières années”, s’emballe le quotidien suisse.
Ce succès, lancé dès la 12e minute par un but d’Achraf Hakimi, a ébloui jusqu’aux États-Unis. The Athletic salue une “performance cinq étoiles” et une “victoire sensationnelle” d’“un superbe PSG”. Désiré Doué (20e, 63e), Khvicha Kvaratskhelia (73e) et Senny Mayulu (86e), formé au club, sont les autres buteurs du soir.
Pour le site américain, les Parisiens ont tellement dominé leur adversaire que “c’en est presque devenu gênant”. Vu d’Italie, la Gazzetta dello Sport parle d’un “cauchemar” pour un “Inter méconnaissable” et se demande “quelle kryptonite a paralysé” une équipe qui a livré son “pire match de l’année – et de l’histoire ? – dans la rencontre la plus importante de toute la saison”.
Peut-être parce que ce PSG était beaucoup trop fort. Die Welt s’enthousiasme face à “une démonstration de puissance absolue”. The Sun loue des joueurs qui “combinent beauté et efficacité dans tout ce qu’ils font”. Le Soir applaudit “le succès du mouvement, de la justesse. Du don de soi pour l’autre”. Même As s’incline. Si le quotidien sportif pro-madrilène ironise en mentionnant “une Ligue des Champions à 2 283 millions d’euros”, une allusion aux sommes gigantesques déboursées par le Qatar depuis son acquisition de l’équipe en 2011, il admet que le “PSG est le meilleur club d’Europe”, “sans rival, sans pitié”.
Des jeunes talentueux
Le Temps note que Paris est “le troisième nouveau riche du football européen à parvenir à ses fins” après Chelsea, longtemps financé par l’oligarque russe Roman Abramovitch, et Manchester City, profitant des fonds émiratis. Ils sont les trois seuls clubs à avoir remporté la Ligue des Champions pour la première fois au XXIe siècle. Mais “le plus étonnant”, constate le quotidien suisse, c’est “qu’après avoir dépensé plus d’un milliard de francs durant dix ans dans des transferts de stars (Ibrahimovic, Beckham, Buffon, Mbappé, Neymar, Messi), Paris triomphe avec de jeunes joueurs, certes de très grads talents recrutés à prix d’or”.
Parmi eux, Désiré Doué, acheté à Rennes cet été pour 50 millions d’euros et auteur samedi d’un doublé et d’une passe décisive, devenant, à 19 ans, le plus jeune joueur à réussir cette performance dans une finale de Coupe d’Europe. Une performance “à accrocher au Louvre”, propose le Sun. “Qui a besoin de Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé quand vous avez Doué ?”, demande ESPN. “En septembre, Désiré Doué n’avait jamais joué de sa vie en Ligue des Champions. Neuf mois plus tard, il est le roi de l’Europe. Injouable, inarrêtable, insondable, in-tout ce que vous voulez”.
Cette jeunesse de l’effectif annonce un avenir radieux selon le Daily Mail. “C’est une époque inquiétante pour tous ceux qui ne sont pas le PSG”, prévient le tabloïd. “Cette jeune équipe a le potentiel de dominer l’Europe du football pendant des années. Ils ont tout honnêtement. On a le sentiment que ce n’est que le commencement”.
En attendant, les Parisiens peuvent espérer gagner un quatrième titre cette saison après le championnat de France, la Coupe de France et cette Ligue des Champions. La Coupe du monde des clubs démarre dans deux semaines aux États-Unis.
Seule ombre au tableau de cette soirée, les débordements à Paris. À 2 heures du matin, près de 300 personnes avaient été interpellées dans la capitale. Des supporters ont brièvement envahi le périphérique. “La fête s’est transformée en guérilla”, commente la Repubblica. À Grenoble, une voiture a percuté la foule et fait quatre blessés, dont deux graves.