Malgré une augmentation notable de sa production en 2024, atteignant 3,03 millions de tonnes de phosphate commercial, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) est une nouvelle fois confrontée à un arrêt de travail. La grève générale, annoncée par la fédération générale des mines, aura lieu les 27, 28 et 29 janvier, rapporte Mosaique FM.
Ce mouvement social fait suite à une première grève de deux jours en décembre dernier, visant à réclamer le versement de primes arriérées et l’intégration des augmentations salariales dans le revenu de base. Alors que la compagnie se positionne comme un acteur clé de l’économie tunisienne, ces perturbations répétées menacent sa relance.
Avec une production mensuelle moyenne de 250 000 tonnes, la CPG semblait amorcer un retour en force après des années de déclin marqué par des grèves, un vieillissement des équipements, et une concurrence accrue sur le marché mondial. Cependant, les tensions sociales récurrentes révèlent les failles structurelles qui pèsent encore sur l’entreprise.
En 2010, la production atteignait un record de 8,1 millions de tonnes, mais les années postérieures à la révolution ont vu une chute drastique. Aujourd’hui, malgré les efforts de modernisation et de recrutement, la CPG peine à stabiliser son activité. Les grèves pourraient non seulement compromettre la production, mais aussi la compétitivité internationale de la Tunisie face à des pays comme le Maroc, mieux équipés et organisés.
Cette grève souligne l’urgence de trouver un équilibre entre revendications sociales et exigences économiques. Pour garantir une relance durable, la CPG devra non seulement investir dans ses infrastructures mais également dans le dialogue social.