En deux jours, plus d’une vingtaine de mineurs clandestins ont été secourus d’une mine d’or abandonnée en Afrique du Sud, a indiqué mardi 14 janvier la police, qui cerne le puits depuis plus de deux mois pour en déloger ses occupants. Quinze corps ont été extraits de ce puits aurifère de Stilfontein depuis le début d’une opération de secours lancée lundi au moyen d’une nacelle et d’un treuil spécialisé, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) la porte-parole de la police sud-africaine, Athlenda Mathe.
Au total, « 24 personnes sont confirmées mortes » depuis août sur ce site situé à environ 140 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg, a par ailleurs déclaré la commissaire nationale adjointe Tebello Mosikili. « La semaine dernière, on a reçu une lettre remontée de sous terre indiquant qu’il y avait plus de 109 corps », assure pour sa part à l’AFP Levies Pilusa, 41 ans, un des porte-parole des habitants du township de Khuma.
Le nombre de personnes se trouvant encore dans ce puits aurifère de près de 2 kilomètres de profondeur est inconnu, mais selon la police, elles pourraient être plusieurs centaines. Mi-novembre, certaines sources locales avaient évoqué jusqu’à 4 000 personnes. Des milliers de mineurs illégaux, souvent originaires d’autres pays et appelés « zama zamas » (« ceux qui essaient », en zoulou), travailleraient ainsi dans des puits de mine abandonnés à travers l’Afrique du Sud, riche en minerais.
« Ils sont presque mourants »
Johannes Qankase, un chef de communauté, a déclaré mardi à l’AFP que 26 mineurs avaient été secourus. « Ils sont très malades et très déshydratés. On peut le voir, ils sont presque mourants », a-t-il déclaré à propos des rescapés. Soutenus par des policiers, ces hommes au visage hâve, titubant dans des bottes de caoutchouc trop grandes pour leurs mollets amaigris, sont passés au détecteur de métal à la sortie du puits pour s’assurer qu’ils ne remontaient pas de pépite d’or, a constaté une équipe de l’AFP. La plupart d’entre eux ont été emmenés à l’hôpital et deux auraient été placés en garde à vue, a précisé M. Qankase, alors que les opérations de sauvetage se poursuivent.
Depuis des mois, l’accès à cette mine a été bouclé dans le cadre de l’opération de police. Les autorités ont été accusées d’essayer de forcer les mineurs à remonter à la surface de ce qui ressemblait à une petite ville souterraine en réduisant les réserves de nourriture et d’eau qui leur avaient été apportées par la communauté locale, laquelle vivait de l’économie informelle autour de la mine. « Nous allons les enfumer et ils sortiront », avait lancé en novembre Khumbudzo Ntshavheni, ministre auprès de la présidence.
Le gouvernement a indiqué lundi que plus de 1 000 personnes impliquées dans des activités minières illégales dans la zone sont remontées et ont été appréhendées jusque-là. Ces dernières semaines, les mineurs qui sont sortis du puits ont fait état de la faim et de la déshydratation aiguës qui sévissent sous terre. Certains ont été arrêtés faute d’avoir les documents officiels leur permettant d’être dans le pays.