Des vents violents attendus à Los Angeles, le bilan des incendies grimpe à 24 morts
Près d’une semaine après que ses collines se sont embrasées, Los Angeles se prépare, lundi 13 janvier 2025, à un retour de vents violents menaçant d’attiser les feux qui ont fait au moins 24 morts, un bilan qui devrait encore grimper. « Nous allons continuer à utiliser tous les moyens dont nous disposons pour contribuer à combattre les incendies », s’est engagé le président américain Joe Biden dans un communiqué.
Assiégée par les flammes depuis mardi dernier, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis continue de compter ses morts : le bilan s’est alourdi dimanche soir à 24 personnes décédées, selon les autorités.
Dans les quartiers ravagés, des secouristes assistés de chiens inspectent les décombres à la recherche de corps.
« C’est une tâche très éprouvante, et malheureusement, nous tombons tous les jours sur des corps », déplore le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna.
Les efforts déployés par des milliers de pompiers, y compris venus du Mexique voisin, ont permis de maîtriser en partie les deux principaux incendies. Mais après une courte accalmie, les vents chauds et secs doivent se renforcer dès mardi.
Les services météo américains « prévoient des vents proches de la force d’un ouragan », a averti la maire de Los Angeles, Karen Bass, en conférence de presse.
Les prévisions font état d’un « risque extrême d’incendies » et d’une « situation particulièrement dangereuse », avec des vents qui culmineront à 110 km/h à partir de mardi matin, a précisé la météorologue Rose Schoenfeld.
Renforts
Des vidéos montrent des « tornades de feu », qui ne surviennent que dans les incendies les plus intenses.
Les pompiers à pied d’œuvre ont reçu des renforts humains et matériels, dont des dizaines de camions-citernes, et se disent prêts à faire face à la situation, selon leur chef dans le comté de Los Angeles.
Tout retour des évacués a été stoppé jusqu’à jeudi à cause du renforcement attendu du vent, ont averti les pompiers, appelant à la patience les dizaines de milliers d’habitants faisant la queue, parfois pendant des heures, dans l’espoir de récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou tout simplement de vérifier si leur maison a été détruite.
« Ma maison a brûlé, je le sais. J’ai vu des photos : il ne reste que la cheminée. Mais j’ai besoin de le voir de mes propres yeux pour y croire », lâche à l’AFP Fred Busche.
Dans les zones sinistrées où les flammes ont été éteintes, les lotissements ne sont plus que des tas de cendres et de décombres.
À Altadena, au nord de Los Angeles, Jannell Gruss confie avoir eu peur de mourir quand elle a évacué ses chevaux à la nuit tombée.
« Il y avait beaucoup de fumée, il faisait sombre, je ne voyais rien. J’ai pensé que j’allais peut-être être l’une de ces victimes dont on entend parler », raconte-t-elle à l’AFP en faisant un signe de croix.
Si les écoles ont rouvert, près de 100.000 personnes restent concernées par un ordre d’évacuation.
Critiques et enquêtes
L’affluence de personnes évacuées à héberger est un autre défi pour la ville. Certaines informations rapportent que des propriétaires opportunistes ont augmenté leur loyer.
Plus de 12.000 habitations, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés par les feux, qui pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés, selon des estimations provisoires.
Nombre d’habitants commencent à critiquer la gestion des autorités locales, les pompiers ayant parfois dû composer avec des bouches d’incendie à sec ou une faible pression d’eau.
Le gouverneur démocrate de l’État, Gavin Newsom, a demandé « un examen indépendant complet » des services de distribution d’eau de la ville.
Donald Trump a de nouveau attaqué, dimanche, les dirigeants locaux, les qualifiant de « politiciens incompétents ».
Face aux pillages, un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin est en vigueur dans les secteurs les plus ravagés.
Les autorités locales ont annoncé, dimanche, l’arrestation de dizaines de personnes.
Le gouverneur de l’État a déclaré vouloir lancer un « Plan Marshall » pour reconstruire la Californie.
Une enquête impliquant le FBI pour déterminer les causes des incendies est en cours.
Les vents de Santa Ana, qui ont attisé le feu, sont typiques des automnes et hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales allant jusqu’à 160 km/h la semaine passée.
Ces vents ont propagé le feu à grande vitesse, d’autant que deux années très pluvieuses avaient favorisé une végétation luxuriante, qui s’est ensuite desséchée au cours de huit mois sans précipitation.