Semaine culturelle tuniso-iranienne : la présence de la prédicatrice Ansieh Khazali ne passe pas inaperçue
Le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (communément appelé « Ennejma Ezzahra ») accueille du 9 au 12 février 2025 la semaine de la culture tuniso-iranienne. Cet événement comprend une série d’ateliers et de conférences, dont celle ayant pour thématique « La femme dans la société moderne : l’expérience iranienne et l’expérience tunisienne ».
La nouvelle a été fortement critiquée par les internautes, notamment en raison de la répression continue des droits des femmes en Iran. Plusieurs personnes ont considéré qu’il n’y avait pas lieu de placer l’expérience tunisienne et l’expérience iranienne sur le même pied d’égalité vu l’écart considérable des droits et des libertés entre les deux modèles sociaux.
C’est ce qu’avait pointé du doigt l’activiste, Kaïs Bouzouzia. « Réunir le nom de la Tunisie avec celui de l’Iran, dans une seule phrase, et au sujet de la femme, représente à lui seul un crime à l’encontre de la Tunisie… Il s’agit d’un complot visant l’identité du peuple tunisien et d’une tentative de changer la forme de l’État », a-t-il écrit. Il a appelé à l’ouverture d’une enquête à ce sujet.
De son côté, l’universitaire et chercheuse, Saloua Charfi Ben Youssef, est revenue sur l’une des invitées iraniennes participant à cet événement. Il s’agit de l’ancienne vice-présidente de la République islamique d’Iran chargée des Femmes et des Affaires familiales, Ansieh Khazali. Saloua Charfi Ben Youssef a expliqué que celle-ci était responsable de la répression et du meurtre des femmes refusant de porter le voile. Elle est revenue sur d’anciennes déclarations de l’invitée iranienne soutenant le mariage des filles mineures et qualifiant l’égalité homme-femme de nuisible. « Voyez ce qu’on a invité dans notre chère Tunisie du code du statut personnel le plus évolué dans le monde. Qui est responsable de cette bourde ? », s’est-elle interrogée.
La poétesse et écrivaine, Emna Rmili a évoqué le même point. Elle a indiqué que Ansieh Khazali était responsable de la répression de l’activiste et caricaturiste iranienne Atena Farghadani. L’ancienne vice-présidente a été à l’origine de l’exclusion de l’activiste de l’université et de sa condamnation pour atteinte aux leaders de la nation. « Une femme d’une telle laideur et d’un tel archaïsme, connue pour son hostilité aux droits des femmes et pour sa défense du mariage des mineures et du droit de l’homme à l’obéissance… Que fait-elle en Tunisie ? Qui l’a invitée ? Qui s’est entretenu avec elle ? L’a-t-on interrogée au sujet des dizaines de femmes exécutées au nom des crimes d’honneur ? Sur le mariage des mineures ? Sur les poursuites policières visant les femmes dans les rues au nom de la pudeur, de la tentation et de la corruption ? Oh Tunisie !! Où vas-tu ?!! », a-t-elle critiqué.
Même la députée et soutien au régime en place, Fatma Mseddi a tenu à exprimer son mécontentement à ce sujet. Dans une publication Facebook, l’élue a considéré que l’Iran devait accueillir une conférence durant laquelle les Tunisiennes seront appelées à s’exprimer au sujet des droits de la femme tunisienne et de leur attachement au code du statut personnel.
S.G