“Adieu la corrida ?” s’interroge la presse mexicaine. Trois mois après l’approbation de la loi interdisant la corrida “avec violence” à Mexico, le secteur de la tauromachie déclare déjà forfait.
Dans un communiqué, la Plaza de Toros México (aussi appelée La México), la société chargée des spectacles de corridas dans la capitale mexicaine, a déclaré être dans l’“incapacité” d’organiser toute représentation en raison de la loi votée le 18 mars dernier par le Congrès de la ville de Mexico, rapporte Aristegui. Ainsi, l’institution suspend définitivement l’ensemble de ses événements prévus dans la ville.
Pour rappel, l’article 4 du texte controversé exige que les corridas soient menées sans infliger de blessures susceptibles d’entraîner la mort des taureaux.
Disparition du taureau de combat
Et pour Plaza de Toros, la réforme, défendant une corrida “sans violence”, représente tout bonnement une interdiction de facto. Cité par le média mexicain, le communiqué précise que la pratique est désormais “techniquement et juridiquement impossible à exercer” avec les nouvelles dispositions, soulignant qu’elles “effacent les éléments essentiels” de la corrida.
Le communiqué ajoute :
“Cette loi, qui se présente sous l’argument de la protection animale, aura justement comme conséquence de faire disparaître le taureau de combat, une espèce dont l’existence dépend exclusivement de la tauromachie.”
Bien que l’institution considère le sujet déjà clos, indique Milenio, elle a malgré tout affirmé être ouverte à des “discussions respectueuses” avec les autorités de la capitale sur la question. Mentionnée par le quotidien mexicain, La México s’est déclarée prête à explorer toutes les solutions possibles afin de garantir l’existence de cette “richesse culturelle”.
Face à la publication du récent communiqué, rapporte El Sol del Centro, le gouvernement d’Aguascalientes, un État dans lequel la corrida est encore autorisée, voit dans les déboires de La México l’occasion de les accueillir. Le porte-parole de l’État d’Aguascalientes, Enrique de la Torre, a déclaré : “Ici, à Aguascalientes, nous vous accueillons les bras ouverts. Ce qui est une crise pour certains est une nouvelle porte qui s’ouvre pour d’autres.”
À ce jour, la pratique de la corrida est interdite dans cinq des 32 États mexicains, à savoir ceux de Sonora, de Guerrero, de Coahuila, de Quintana Roo et de Sinaloa.