Les autorités les veulent “morts ou vifs”, assure le Philippine Daily Inquirer. Le barangay, la plus petite unité administrative du pays, d’Addition Hills, dans l’est de Manille, a fait une offre inhabituelle aux habitants : “Un peso [0,017 euro] pour cinq moustiques ou larves de moustique” capturés. L’objectif ? Éradiquer les insectes, considérés par le quotidien comme faisant partie “des pires tueurs du pays”.
Située dans l’une des zones les plus densément peuplées des Philippines, la municipalité a lancé cette initiative après la mort de deux étudiants qui avaient été piqués par des moustiques et avaient par la suite contracté la dengue. De quoi relancer les débats sur la gestion de la maladie dans le pays.
“On peut en dire ce qu’on veut, [ce type de mesures] montre à quel point les autorités locales cherchent désespérément une solution, commente The Philippine Star dans un éditorial. Et elles sont au moins efficaces sur un point : elles remettent le problème de la dengue sous les projecteurs.”
“Hausse inquiétante” des cas de dengue
Le journal de Manille regrette néanmoins que les autorités n’aient pas tiré la sonnette d’alarme plus tôt. “En novembre 2024, on comptait environ 831 morts liées à la dengue, plus de 900 au 31 décembre et environ 400 000 cas détectés, ce qui a coûté à l’assurance médicale de 2 à 4 milliards de pesos [de 32 à 65 millions d’euros] de traitements en 2024”, rappelle-t-il. Et la maladie a continué à se propager en 2025.
De son côté, le Philippine Daily Inquirer note que si elle part d’une bonne intention, l’opération lancée à Addition Hills inquiète une partie de la population locale. “Au lieu de partir à la chasse aux moustiques et à la chasse aux larves en détruisant leurs lieux de vie, des personnes sans scrupule pourraient en élever pour en tirer d’importantes sommes d’argent.” L’initiative irait alors à l’encontre de son objectif initial, car il y aurait encore davantage de moustiques dans l’archipel.
