“Le vrai visage de la reconstruction”, titre à sa une le quotidien turc d’opposition Evrensel, deux ans après les séismes dévastateurs qui ont ravagé le sud de la Turquie et fait plus de 50 000 morts, critiquant la gestion de la catastrophe par le gouvernement, qui s’est lancé dans un chantier baptisé la “reconstruction du siècle”.
Mais, à travers des reportages dans les zones touchées, le quotidien dénonce les errements du plan de reconstruction, qui ne cesse de prendre du retard, avec de très nombreux habitants logés dans des conteneurs, dans des conditions insalubres. Les services de santé dans les zones sinistrées n’ont toujours pas été rétablis et les établissements scolaires n’ont pas été reconstruits.
En attendant le “Big One”
En revanche le plan, qui a permis de saisir de nombreuses terres agricoles et constructibles appartenant à des particuliers, a rempli les poches des magnats de l’immobilier proches d’Erdogan, dénonce le journal, qui consacre son édition du jour, à l’instar de plusieurs journaux turcs, au deuxième anniversaire de cette catastrophe.
La quasi-totalité du territoire turc est considérée comme très à risque sur le plan sismique. La mégalopole d’Istanbul, en particulier, vit dans l’attente du “Big One”, un séisme qui pourrait dépasser la magnitude 8, voire plus. Depuis le début du mois de février, la zone de la mer Egée est particulièrement active, avec plus de 100 séismes répertoriés en quelques jours.