Une demi-heure à l’hôpital et Liu Luyang a changé le cours de sa vie. À peine deux petites incisions… En juillet 2023, il a rejoint les rangs d’une population si minime qu’elle compte à peine : les 0,02 % de Chinois qui optent pour une vasectomie.
Mais ce n’était qu’un début. Le jeune homme de 26 ans a tout filmé, pour faire de cet acte de rébellion discrète une véritable proclamation. Pendant six semaines, il a publié six vidéos de deux minutes sur sa chaîne intitulée “Le journal de ma stérilisation”, pour décrire chaque étape, de la salle d’opération à sa convalescence chez lui.
Des applaudissements au mépris, tous types de réactions lui sont tombées dessus. Des femmes ont salué sa bravoure, voyant en lui un allié précieux, alors que des hommes se sont moqués, mettant en doute sa virilité et même sa paternité. Liu Luyang n’a pas bronché et a continué ses publications :
“Pour moi, être un homme, c’est prendre mes responsabilités, protéger ma famille et la tenir à l’écart des interférences extérieures, même si elles viennent de nos aînés ou de nos parents.”
Cet argumentaire, une fraction grandissante des fameux 0,02 % se l’approprie, dans une Chine où la contraception a toujours pesé sur les femmes et où la vasectomie est encore
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Le site “Sixième Ton” se propose de donner la parole “aux nouvelles voix de la Chine d’aujourd’hui”. “Il y a cinq tons en mandarin, mais nous pensons que, pour couvrir l’actualité chinoise, nous pouvons aller chercher d’autres voix, qui racontent les histoires singulières des gens ordinaires”, affirme le site.
Lancé le 6 avril 2016, ce magazine en ligne est le petit frère anglophone de Pengpai xinwen, “Le Papier”. Les deux publications sont destinées à un public jeune, urbain et avide à la fois de reportages et d’articles abordant des questions faisant polémique. L’autre point commun est leur financement par le Parti communiste chinois.
C’est un peu comme si “Vox avait été acheté par le Parti communiste chinois. Le résultat ressemblerait à Sixth Tone”, affirme le magazine américain Foreign Policy. Le but de la version anglophone : conquérir un lectorat occidental, qui reproche aux autres publications officielles d’être un tantinet édulcorées. Il s’agit, indiquait lors du lancement le rédacteur en chef Wei Xing, d’“humaniser l’information chinoise” : “Si nous traitons d’une actualité importante, nous préférons le faire à travers des histoires individuelles.”
Un autre défi, plus acrobatique, est le suivant, rappelle Foreign Policy : “Comment attirer des lecteurs occidentaux tout en restant dans la ligne du Parti ?”
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