Ils ne sont “même pas encore adolescents”. Leurs chaînes cumulent déjà “des millions d’abonnés” sur les plateformes en ligne. Or, la loi espagnole ne les protège pas. Alors, face “au phénomène des enfants youtubeurs”, le gouvernement de coalition d’outre Pyrénées souhaite prendre des mesures d’ici la fin de l’année 2025, assure le quotidien madrilène El Mundo.
Les ministères du Travail et de la Culture, tous deux pilotés par le parti de gauche radicale Sumar, souhaitent modifier une loi encadrant “la relation de travail spéciale” des travailleurs des arts du spectacle, de l’audiovisuel et de la musique, qui depuis 2022 incluent les influenceurs.
Selon les informations d’El Mundo, l’exécutif espagnol veut contraindre les parents à demander et à obtenir une “autorisation administrative” afin que leurs enfants évoluent dans ces domaines. “Le nouveau texte imposera également des horaires, l’obligation pour les parents d’être présents à tout moment auprès d’eux et une garantie de leur scolarisation.”
Le ministère du Travail, qu’El Mundo a consulté, considère que la réglementation actuelle autour du travail des enfants s’apparente à “une jungle”, dans laquelle les mineurs influenceurs courent le risque de devenir des “enfants travailleurs autonomes exploités”, sachant qu’ils peuvent parfois représenter “des sources de revenus très importantes pour certaines familles”.
L’exemple français
En France, rappelle le journal conservateur, “l’exploitation commerciale de l’image des mineurs de moins de 16 ans sur les plateformes en ligne est réglementée depuis 2020”. La loi française oblige notamment les parents à demander une autorisation de l’administration du travail pour leur enfant influenceur.
La loi limite également les horaires d’activité et empêche “aussi bien les entreprises que les parents de s’enrichir” sur le dos des enfants, “en imposant le versement d’une partie des bénéfices” de cette activité à la Caisse des dépôts et des consignations. “Cette entité gérera cet argent jusqu’à ce que l’enfant soit majeur ou s’émancipe”, conclut El Mundo.