Pourquoi je revendique le droit d’être complètement ridicule

En 2016, Jennifer Lawrence a vu les acteurs de Star Wars dans une boîte de nuit. Désireuse de rencontrer Harrison Ford, elle s’est approchée de leur table pour saluer ses “collègues” en exécutant une petite danse comique. Ils l’ont regardée avec des yeux ronds : aucun d’entre eux n’avait la moindre idée de qui elle était.

Faire le pitre est un art qui mériterait des oscars, des Bafta et des Grammys. Par les temps qui courent, les mots des stoïciens sont paroles d’Évangile, et l’un d’eux a dû le dire : rire de soi-même ne rend peut-être pas plus sage, mais assurément plus heureux. Lawrence décroche la Palme d’or dans cette catégorie, c’est une vraie pro.

J’ai eu l’air ridicule des centaines de fois dans ma vie. Lorsque j’étais enfant, un jour où nous étions allés nous promener dans le parc, je me suis mis à courir avec ma glace à la main comme si ma vie en dépendait parce que mon père m’avait dit : “Accélère, ta glace est en train de fondre !” Une autre fois, à l’école, je me suis senti mal, et on m’a dit d’aller voir le gardien. Je suis allé sur le terrain de foot, dans la cage de but, parce que le seul gardien auquel me renvoyait le vocabulaire limité qui était le mien à l’époque ne pouvait être que là. Je l’ai attendu sous une pluie diluvienne dans l’air