Après onze ans à décortiquer les méandres de la vie professionnelle pour la chronique “Work and Life” du Wall Street Journal, la journaliste Rachel Feintzeig s’apprête à tirer sa révérence. De son expérience, elle retient un enseignement essentiel : réussir sa carrière ne se résume pas à travailler dur, mais à apprendre à jongler avec ses ambitions, ses échecs et ses aspirations personnelles. Voici ses conseils :
- Savoir négocier : Le mieux est toujours d’avoir un plan B solide quand on fait une demande et, que ce soit pour un salaire, une flexibilité accrue ou un congé sabbatique, de “commencer une conversation, pas d’imposer des exigences”.
- Être transparent : Donnez votre salaire à vos collègues et demandez le leur. “Bien sûr, cela peut être gênant, voire parfois risqué. Vous pourriez obtenir un refus catégorique. Mais c’est toujours la meilleure arme que je connaisse pour faire la lumière sur les processus de rémunération des entreprises et gagner ce que vous méritez”, insiste Feintzeig. En ce qui concerne les questions de santé mentale et reproductive, partager ses soucis peut être une bonne idée, mais uniquement dans un environnement de travail où on se sent en confiance, sinon cela pourrait se retourner contre soi.
- Ne pas s’épuiser à la tâche : Travailler dur ne suffit pas. Rachel Feintzeig conseille de bien se mettre en avant et même de tester la “productivité lente”, et d’alterner des périodes d’activité intense avec des périodes plus calmes.
- Avoir confiance : D’une part, il faut se souvenir que “l’échec fait partie d’une carrière – une carrière intéressante, en tout cas”. D’autre part, il faut avoir confiance en soi, faire fi du syndrome de l’imposteur. Après tout, “les entreprises fonctionnent grâce à des personnes surperformantes et peu sûres d’elles-mêmes qui accordent la priorité au travail avant toute autre chose. Bien souvent, cela ne sert que l’entreprise.”
- Avoir d’autres choses dans sa vie : Dès ses débuts, en 2013, dans une Amérique marquée par les séquelles de la crise de 2008, l’autrice observe avec fascination ses collègues jonglant entre maternité et carrière. Avoir deux centres d’intérêt – un travail et une famille, par exemple – permet de relativiser les échecs dans chaque domaine, et donc de vivre mieux.
- S’organiser : Après une longue pause (pour des vacances ou encore un congé parental), il vaut mieux reprendre le travail un mercredi. “Vous pourrez tenir trois jours”, remarque la journaliste.
Alors que Rachel Feintzeig s’apprête à changer de vie pour écrire des livres et passer plus de temps avec sa famille, elle partage un dernier conseil qui lui a été très utile et qui peut s’appliquer à chaque changement ou transition : “Imaginez votre travail rêvé. Ce poste vous en rapproche-t-il ou vous en éloigne-t-il ?”