Lundi 10 février, un grave accident de bus a provoqué la mort de 54 personnes dans la périphérie de la capitale guatémaltèque, Guatemala, rapporte El País América. Comme le relate le quotidien Prensa Libre, le bus, qui transportait au moins 64 passagers, est entré en collision avec plusieurs véhicules sur le pont Belize, dans la zone 6 de la capitale, avant de quitter la chaussée et de plonger dans un ravin difficile d’accès.
D’après les informations obtenues par la version hispanophone du New York Times auprès du porte-parole des pompiers de Guatemala, Carlos Hernández, le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule en raison d’une “panne mécanique”. Toutefois, des images de vidéosurveillance urbaines diffusées par les médias locaux suggèrent que le bus roulait à une vitesse excessive.
Par ailleurs, selon le département de la circulation de la police nationale civile, le conducteur était en possession d’un permis de conduire de catégorie C, un document non valide pour la conduite de bus au Guatemala, signale le média guatémaltèque Soy 502.
Face à la tragédie, le président du Guatemala, Bernardo Arévalo, a décrété trois jours de deuil national : “Nous exprimons notre solidarité envers les familles des victimes de cette catastrophe. Elles se réveillent aujourd’hui avec une douleur déchirante, qui nous touche aussi en tant que nation”, a-t-il déclaré.
Le même jour, près de 200 personnes, parmi lesquelles des proches et amis des victimes, se sont rassemblées sur les lieux de l’accident. “Ils attendaient anxieusement des nouvelles de leurs proches, certains sanglotant, se serrant dans les bras, tandis qu’ils voyaient passer civière après civière”, décrit le New York Times.
La sécurité routière, une question sensible au Guatemala
Comme dans de nombreux pays d’Amérique latine, la question de la sécurité routière s’avère particulièrement épineuse au Guatemala. Ainsi que le rapportait Prensa Latina, en 2024, le pays d’Amérique centrale a enregistré 8 354 accidents de la route, soit 363 de plus que l’année précédente, pour 2 352 morts, 96 de plus qu’en 2023.
La plupart des experts du pays estiment que les mesures gouvernementales restent insuffisantes pour réduire les accidents mortels sur les routes guatémaltèques. Selon des spécialistes mentionnés dans une autre publication de Prensa Libre, les projets de loi et le plan national de sécurité routière actuels ne résoudraient pas la situation au Guatemala, jugée extrêmement critique.
Interrogée par le quotidien, la présidente de l’Association de prévention à la sécurité routière (Apasit), Celia Morales, a indiqué que le nœud du problème se trouve dans la mise en œuvre des lois. “Il ne s’agit pas uniquement de créer de nouvelles lois, mais aussi de les appliquer”, a-t-elle ajouté. Elle considère que les plans de sécurité routière sont “corrects”, mais déplore un non-respect généralisé des réglementations, arguant qu’il est nécessaire d’établir des lois plus strictes.