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Une étude démontre l’accélération vertigineuse des catastrophes climatiques au Brésil

- Business
février 13, 2025

“C’est prouvé : la relation entre l’augmentation de la température globale et le nombre de catastrophes climatiques est directement proportionnelle”, alerte l’édition brésilienne de Mongabay.

C’est ce qui ressort du rapport “2024 : l’année la plus chaude de l’histoire”, réalisé par l’Alliance brésilienne pour la culture océanique, un groupe réunissant pouvoirs publics, universitaires et organisations à but non lucratif, créé dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour l’océan.

Selon cette étude inédite, sur la période allant de 1991 à 2023, chaque augmentation de 0,1 °C de la température moyenne mondiale de l’air a entraîné 360 nouvelles catastrophes climatiques au Brésil, “notamment de graves sécheresses, des inondations et des tempêtes”. L’élévation du niveau des océans qui en a résulté a provoqué 584 nouveaux événements.

Des milliards de pertes

Le nombre des catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique n’a cessé d’augmenter, en s’accélérant pendant la décennie en cours : en quatre ans, le Brésil a ainsi enregistré une moyenne de 4 077 événements par an, contre 725 dans les années 1990, soit une hausse de 460 %.

La fumée d’un incendie en Amazonie brésilienne, en août 2020. PHOTO VICTOR MORIYAMA/NYT

L’étude chiffre aussi les pertes économiques engendrées par ces catastrophes : entre 2020 et 2023, elles ont atteint une moyenne de 47 milliards de reais par an (7,8 milliards d’euros), le double de la décennie précédente. Pour chaque dixième de degré supplémentaire, le préjudice a augmenté de 5,6 milliards de reais (930 millions d’euros).

Budget en baisse

“Lorsque nous parlons du changement climatique, cela semble être un sujet très lointain ou difficile”, explique Janaína Bumbeer, coautrice de l’étude.

“Mais désormais, nous savons ce que chaque 0,1 °C [de plus] représente en termes d’augmentation des dégâts, des catastrophes et de nombre de vies touchées. Cela permet de rendre tangible l’impact de [la hausse des] températures.”

En 2024, année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, 60 % du territoire brésilien a battu des records de sécheresse, aggravée par le phénomène climatique El Niño. Et les incendies forestiers se sont multipliés, rappelle Mongabay. Par ailleurs, l’État du Rio Grande do Sul, dans le sud du pays, a connu ses pires inondations, avec près de 95 % des communes touchées.

Inondations à Trizidela do Vale, dans l’État du Maranhão (nord-est du Brésil), en mai 2005. PHOTO LALO DE ALMEIDA/NYT

Pour freiner cette tendance, il faut “augmenter les investissements et avoir une politique environnementale forte”, prévient Janaína Bumbeer. Pourtant, le budget fédéral alloué à la prévention des catastrophes a chuté depuis 2012 et a encore été réduit cette année, à 1,7 milliard de reais (282 millions d’euros).