Le 19 août 2014, une vidéo abominable diffusée sur YouTube avait révélé aux yeux du monde la barbarie d’un nouveau groupe djihadiste, l’organisation Etat islamique (EI), qui venait de proclamer quelques semaines plus tôt son « califat » sur un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l’Irak. La scène se déroule dans le désert de Rakka. Un homme agenouillé, les mains liées dans le dos et vêtu d’une tenue orange, prononce ses derniers mots face à la caméra. Il s’appelle James Foley. Ce reporter indépendant américain de 40 ans avait été kidnappé vingt et un mois plus tôt dans la province syrienne d’Idlib par le groupe terroriste.
Un couteau à la main et encagoulé de noir, un djihadiste à l’accent anglais interpelle le président des Etats-Unis, Barack Obama, sur les frappes américaines lancées quelques jours plus tôt contre les positions du groupe terroriste. Le bourreau égorge ensuite et décapite James Foley, avant de désigner un autre otage, le journaliste américain Steven Sotloff, comme sa prochaine victime si la politique américaine dans la région ne change pas. Dans les mois qui suivent, six autres otages seront décapités dans des mises en scène tout aussi macabres.
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