Syrie : accord avec les Kurdes pour intégrer leurs institutions autonomes à l’Etat
La présidence syrienne a annoncé, lundi, un accord avec le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, Mazloum Abdi. Cet accord prévoit, d’ici la fin de l’année, « l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie au sein de l’administration de l’Etat syrien, y compris les postes-frontières, l’aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers ».
L’accord affirme également que « la communauté kurde est une composante essentielle de l’Etat syrien », qui « garantit son droit à la citoyenneté et l’ensemble de ses droits constitutionnels », tout en rejetant « les appels à la division, les discours de haine et les tentatives de semer la discorde entre les différentes composantes de la société syrienne ». Il stipule aussi « le soutien à l’Etat syrien dans sa lutte contre les résidus du régime Assad et toutes les menaces pesant sur sa sécurité et son unité ».
L’administration autonome kurde, soutenue par les Etats-Unis, contrôle de vastes territoires dans le nord et l’est de la Syrie, riches en blé, pétrole et gaz, des ressources cruciales pour les autorités de Damas dans cette période de reconstruction. Son bras armé, les FDS, a joué un rôle-clé dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique, battu dans son dernier bastion en 2019.
Marginalisés et réprimés sous le régime de la famille Al-Assad, les Kurdes ont été privés, pendant des décennies, du droit de parler leur langue, de célébrer leurs fêtes et, pour un grand nombre d’entre eux, de la nationalité syrienne. Pendant la guerre civile déclenchée en 2011, ils ont mis en place une administration autonome dans le nord-est du pays, avec leurs propres institutions éducatives, sociales et militaires.
Depuis l’arrivée en décembre des nouvelles autorités à Damas, les Kurdes ont manifesté une certaine ouverture, voyant une occasion pour construire une nouvelle Syrie qui garantisse les droits de tous les Syriens. Toutefois, ils ont été exclus d’une conférence de dialogue national sur les grandes lignes de la transition.