Le conseil municipal de New York a appelé, lundi 17 février, à la « démission » du maire de la mégalopole américaine, englué depuis plusieurs jours dans une profonde crise politique, notamment en raison de son rapprochement avec l’administration Trump sur le sujet de l’immigration.
Le maire démocrate Eric Adams est sous pression sur deux fronts : d’abord une saga judiciaire avec des poursuites pour corruption qui rebondissent quasi-quotidiennement depuis que le gouvernement du président Donald Trump tente de faire classer l’affaire ; et une crise politique locale, l’aile gauche de la plus grande ville américaine lui reprochant sa connivence avec le nouveau pouvoir sur la question de l’immigration.
Lundi, quatre influents adjoints au maire de New York ont indiqué qu’ils allaient démissionner, enfonçant un peu plus le maire dans la crise. « Ces démissions sont l’aboutissement des actions et des décisions du maire, qui ont conduit à des mois d’instabilité et compromettent désormais la souveraineté de la ville », menacée « de chaos », a écrit lundi dans un communiqué la présidente du conseil municipal de New York, Adrienne Adams. « Il doit désormais donner la priorité à la ville de New York et aux New-Yorkais, se mettre de côté et démissionner », a-t-elle ajouté. Son administration, a-t-elle encore asséné, n’est plus en capacité de « gouverner efficacement avec Eric Adams comme maire ».
Démissions de procureurs opposés au ministère de la justice
« En raison des événements extraordinaires des dernières semaines, et pour rester fidèles aux serments que nous avons prêtés aux New-Yorkais et à nos familles, nous avons pris la décision difficile de démissionner de nos fonctions », ont écrit deux des quatre adjoints démissionnaires dans un courriel à leur équipe, consulté par le New York Times.
Les appels à la démission du maire – qui l’exclue catégoriquement tout comme il rejette les accusations de corruption dont il fait l’objet – se multiplient depuis que l’administration Trump met la pression sur la justice pour épargner à Eric Adams un procès à New York dans une affaire de pots-de-vin.
Depuis une semaine, ces injonctions ont mené à des démissions en cascade d’au moins sept procureurs à New York et à Washington qui refusent de se plier aux ordres du ministère de la justice, qui argue en substance qu’il s’agit de poursuites motivées politiquement et qu’elles l’empêchent d’appliquer la politique voulue par Donald Trump en matière d’immigration.
Les détracteurs du maire lui reprochent justement de rompre avec la tradition progressiste de New York, traditionnellement une ville « refuge » pour les migrants, en offrant des concessions au nouveau pouvoir : la semaine dernière, Eric Adams s’est par exemple dit prêt à collaborer davantage sur le sujet des expulsions d’immigrés.