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le rapport des « assises nationales », qui propose une transition d’au moins cinq ans, remis au chef de la junte

- Monde
mars 11, 2025

Au Niger, le rapport final des « assises nationales » qui se sont tenues à la fin de février à Niamey, qui proposent un maintien du régime militaire au pouvoir pendant au moins cinq ans, a officiellement été remis au chef du régime, le général Abdourahamane Tiani, qui doit désormais l’adopter.

« Aujourd’hui marque un tournant dans la marche de notre pays », a déclaré le général Tiani lors de la cérémonie organisée au palais de la présidence, en présence notamment d’anciens présidents et de diplomates étrangers. « Travaillons pour l’existence de notre pays, particulièrement en ces temps difficiles », a-t-il ajouté, cité par la radio d’Etat, reconnaissant que son pays, miné par les attaques djihadistes, fait « face à une insécurité ».

Le rapport lui a été remis par Mamoudou Harouna Djingarey, ex-haut fonctionnaire onusien qui a dirigé les travaux des assises qui se sont tenues du 15 au 20 février avec plus de 700 participants civils et militaires. Parmi les principales recommandations de ces assises, la durée de la transition est fixée à « cinq ans minimum, renouvelable en fonction de la situation sécuritaire » ou « de l’agenda de la Confédération des Etats du Sahel », dans laquelle le Niger est réuni avec le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des juntes. Les dirigeants actuels auront également le droit de se présenter aux prochaines élections quand elles seront organisées.

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Les assises ont aussi recommandé de faire monter en grade le chef du régime militaire en le faisant passer de général de brigade à général d’armée, ou encore la « dissolution des partis politiques » actuels et l’élaboration d’une nouvelle charte pour leurs activités. « Ce n’est plus le moment de rancœur, de division, d’adversité stérile », a jugé le général Tiani, invitant « les Nigériens à apprendre dorénavant à se pardonner ».

Le général Tiani est au pouvoir depuis un coup d’Etat, en juillet 2023, au cours duquel il a renversé le président élu, Mohamed Bazoum. Ce dernier n’a jamais démissionné et est toujours séquestré dans une aile du palais présidentiel avec son épouse. Parmi les anciens présidents présents lundi figurait notamment Mahamadou Issoufou, chef d’Etat de 2011 à 2021, qui avait passé le flambeau à M. Bazoum. Le général Tiani devrait prochainement entériner les recommandations de ce rapport.

Le Monde avec AFP

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