Pendant plus de seize ans, elle a été de tous ses procès. Ombre discrète mais déterminée aux côtés d’Alexeï Navalny sur les bancs de la justice russe, Olga Mikhaïlova n’aimait pas se confier à la presse. « A lui, les déclarations en public, la quête politique. A moi, les plaidoiries au tribunal, la défense juridique », se souvient l’avocate. « Il voulait que je parle aux journalistes. Je lui répétais : chacun son travail. » A l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Alexeï Navalny, le plus célèbre des opposants au Kremlin de Vladimir Poutine, mystérieusement décédé le 16 février 2024 dans sa prison du Grand Nord russe, Olga Mikhaïlova veut au contraire parler aujourd’hui. Pour lutter contre l’oubli.
Haut et fort, elle défend Alexeï Navalny qui, lui-même avocat de formation, purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour « extrémisme ». Elle veut aussi mobiliser opinions et dirigeants européens sur le sort des trois autres avocats de l’opposant qui, le 17 janvier, pareillement pour « extrémisme », ont été condamnés en Russie à entre trois et cinq ans et demi de détention. « Sentence cruelle et absurde », dénonce l’avocate de 51 ans, voix indignée malgré son ton calme.
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