2 views 2 mins 0 comments

Quand les femmes d’Ukraine racontent leur guerre

- Monde
février 19, 2025

« Regarder les femmes regarder la guerre. Ukraine. Journal interrompu » (Looking at Women Looking at War), de Victoria Amelina, préface de Margaret Atwood, postface de Philippe Sands, traduit de l’anglais par Leslie Talaga, Flammarion, 416 p., 22 €, numérique 15 €.

« Une lettre de l’Est. Voix plurielle des femmes ukrainiennes », d’Inna Shevchenko, Des femmes-Antoinette Fouque, 120 p., 14 €, numérique 10 €.

Elle s’appelle Maria. Elle a résisté jusqu’au bout quand les Russes ont assiégé l’aciérie Azovstal, à Marioupol (Ukraine, 2022). Au moment de se rendre, affamée, à bout de forces, elle a dû, sous les canons des fusils ennemis, traîner jusqu’à leur future prison les soldats ukrainiens incapables de marcher. « Leurs regards, ceux des soldats russes…, raconte-t-elle, ils nous tranchaient (…), nous rappelant que nous n’étions rien. De la saleté. »

Elle s’appelle Yana. Elle était pilote de drones dans la 59e brigade ukrainienne et a miraculeusement survécu à un tir d’obus. Criblé « de morceaux de guerre sous [l]a peau », son visage est désormais semblable à « une constellation sur une œuvre d’art étrange ». Cela ne lui déplaît pas : « [Mon] visage n’a pas besoin de parler (…). Je n’ai plus besoin de chercher les bons mots pour parler de ce qui compte. Tout est là – exposé. »

Il vous reste 76.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.