Nombreux sont les responsables européens, voire les citoyens du continent, qui se sentent en effet lâchés, trahis par l’administration Trump, quand elle semble s’aligner sur les exigences russes pour conclure au plus vite un accord de cessez-le-feu. Les Européens sont pris de court par cette forme de renversement d’alliance, si elle se confirme. D’où l’idée de Macron ou de Starmer d’essayer d’infléchir le court des négociations avant qu’il ne soit trop tard. Rien ne dit qu’ils y parviendront. L’un des atouts des Européens est en effet qu’ils portent déjà une partie du fardeau, ce que Trump semble ignorer. Au total, depuis 2022, l’Europe considère même avoir fait un plus grand effort de solidarité que les Etats-Unis, bien que son soutien militaire soit légèrement inférieur. Il est clair que le continent va devoir trouver les moyens pour faire davantage, non seulement pour prolonger son aide à Kiev, surtout si Washington se retire, mais aussi pour renforcer ses capacités de défense. La prise de conscience est violente, même pour les pays les plus atlantistes du continent, comme l’Allemagne, ou le Danemark, désormais sous la pression de Trump au sujet du Groenland. Mais il en va de la sécurité des pays européens, alors que la menace russe ne s’éteindra pas, même en cas d’« accord de paix » avec le Kremlin.