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« Un nouveau contrat social doit être établi entre les travailleurs, d’un côté, et les retraités et les héritiers, de l’autre »

- Politique
février 17, 2025

Dans une France vieillissante, il y a deux « vaches sacrées » : les retraités aisés et les héritiers. Malheur à celui qui les menace d’un surcroît d’impôt ! Il le paiera au prix fort, politiquement s’entend, puisque les plus de 65 ans forment l’électorat le plus mobilisé. Ainsi les derniers gouvernements ont-ils souvent renoncé à les solliciter quand ils cherchaient désespérément de nouvelles recettes pour réduire les déficits de l’Etat (156 milliards d’euros en 2024) et de la Sécurité sociale (18 milliards). A l’exception de celui de Michel Barnier, tombé en décembre 2024 pour avoir décidé de ne plus indexer les pensions sur les prix.

Cette péripétie a au moins eu la vertu de relancer le débat sur le financement de l’Etat-providence et la pression devenue insupportable qu’il exerce sur le pouvoir d’achat des actifs. Depuis quarante-cinq ans, la protection sociale – assurance-vieillesse et maladie pour l’essentiel – a absorbé la totalité de l’effort collectif supplémentaire, soit 11 points de produit intérieur brut. « Les deux tiers de notre écart de déficit avec la moyenne de l’Union européenne viennent de la retraite et de la santé », reconnaît le ministre de l’économie et des finances, Eric Lombard. Les dépenses publiques sont « en roue libre » depuis deux ans, s’inquiète la Cour des comptes dans un rapport publié jeudi 13 février.

Les 17 millions de retraités sont les premiers responsables de ces déficits. Rien d’illégitime, mais on entend déjà les protestations. Responsables ? Ils perçoivent des pensions supérieures de 30 % à 50 % aux cotisations versées durant leur vie active en raison de l’allongement de l’espérance de vie ; et les dépenses de soins se concentrent aux âges élevés. A l’inverse de la plupart des grands pays européens, et sans débat démocratique, la France a donné la priorité à ces deux « postes », au détriment de l’éducation, de la recherche et de l’innovation. Bref, de l’avenir et des jeunes.

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