Echaab News, organe de presse de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a affirmé, jeudi 6 mars 2025, que le groupe italien Benetton, opérant en vertu de la loi de 1972 et employant environ 570 travailleurs, quittera officiellement la Tunisie à partir du mois prochain.
Le secrétaire général de la Fédération générale du textile, de l’habillement, du cuir et des chaussures, Habib Hazami, a révélé que la partie syndicale avait entamé des négociations il y a plusieurs mois pour protéger les droits des travailleurs et trouver des solutions. Il a confirmé que la décision de fermeture était désormais officielle et que les droits des travailleurs avaient été garantis. Ceux-ci recevront leurs indemnités. Une réunion sera bientôt organisée pour signer un procès-verbal garantissant tous les droits, sachant qu’un autre investisseur prendra la place de Benetton et que de nombreux travailleurs actuels devraient être maintenus dans la nouvelle usine, selon ses déclarations.
Selon lui, la véritable problématique réside dans les nombreuses usines de sous-traitance qui travaillaient avec Benetton à Gafsa, Kasserine et Monastir, et qui pourraient connaître des difficultés en raison du départ de l’investisseur italien.
Echaab News a également indiqué que la société étrangère DBH, basée à Ksar Saïd, opérant en vertu de la loi de 1972 et employant environ cent travailleurs, a annoncé sa fermeture. Un liquidateur a été nommé, et des réunions ainsi que des négociations sont prévues afin de garantir les droits des travailleurs et leurs indemnités, ou d’assurer la reprise de l’usine avec un nouvel investisseur.
Habib Hazami est également revenu sur la situation de l’usine de chaussures Martek à Menzel Bourguiba, qui emploie 4.500 travailleurs. Il a précisé que les 250 ouvriers récemment concernés n’ont pas été renvoyés, mais que leurs contrats sont arrivés à échéance. Ce processus intervient chaque fois que le rythme de l’activité diminue. Les personnes concernées travaillent avec des contrats temporaires de trois mois et ont la priorité pour être réembauchées lorsque l’activité reprend normalement.
S’agissant de la situation du secteur et des inquiétudes liées à la fermeture d’usines en Tunisie, le syndicaliste a tenu à être rassurant en affirmant qu’il existe plus de mille entreprises exportatrices dans le pays et qu’il n’y a pas de crainte majeure quant à leur départ. Cependant, il a reconnu l’existence de difficultés dans certaines entreprises textiles familiales en raison des héritiers. Il a également pointé du doigt les privilèges accordés par l’État tunisien depuis des décennies, estimant qu’ils ne répondent plus aux besoins actuels et qu’ils favorisent certains investisseurs au détriment d’autres. Une révision de ces politiques s’avère nécessaire, selon lui.
I.N.