Les avocats et détenus politiques dans le cadre de l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, Ridha Belhadj et Ghazi Chaouachi, ont adressé, aujourd’hui 10 février 2025, un message à leurs confrères les appelant à militer pour la préservation des droits et des libertés.
« Après deux ans de détention, nous comparaissons le 4 mars 2025 devant la chambre criminelle chargée de notre affaire dans ce qu’on a qualifié de complot… Une affaire, comme tout le monde a constaté, liée à des atteintes, des détentions arbitraires, des accusations montées de toute pièce de la même façon que dans d’autres affaires visant des avocates, des avocats, des politiciennes et des politiciens, à savoir Maître Sonia Dahmani… ».
« Mes confrères, notre bataille aujourd’hui pour les libertés et l’indépendance de la justice que nous menons avec honneur est la vôtre… Votre présence et le fait que vous nous souteniez sont un véritable honneur pour nous et un signe de fidélité aux avocates et avocats qui ont milité et fait des sacrifices pour les principes de ce métier, et à leur tête Maître Radhia Nasraoui. »
« Notre pays a aujourd’hui plus que jamais besoin de vous… Tout comme l’avocatie, qui a toujours été aux premières lignes du militantisme lors de la révolution du 14 janvier, nous resterons unis pour défendre les libertés, l’indépendance de la justice et la victoire de la démocratie ».
« Vive l’avocatie ! Vive la Tunisie », ont déclaré les avocats dans le message.
Pour rappel, la liste des personnes accusées de complot et incarcérées à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023 comprend les noms de Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de la même affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.
La période de détention provisoire aurait dû se terminer entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n’a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d’instruction ont alimenté critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur détention, mais sans succès. À ce jour, après plus de 600 jours de détention, ils restent emprisonnés.
S.G