Le leader de gauche Hamma Hammami a commenté, mercredi 5 mars 2025, l’ouverture du procès de l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’État.
Sur un ton sarcastique, il a qualifié le procès de mascarade après avoir assisté à la première audience la veille.
« En voyant ce qui se passait dans la salle d’audience – l’absence des « accusés » sous prétexte d’un interrogatoire à distance – et en écoutant les avocats exposer les faits d’un dossier plus vide que le couffin du citoyen en ces temps difficiles, je me suis demandé : qu’est-ce qui a changé entre les procès d’hier et ceux d’aujourd’hui ?
J’ai trouvé la réponse dans cette célèbre citation de Marx : « L’histoire se répète, la première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce. »
En quittant le Palais de justice, un journaliste m’a demandé mon avis sur ce qui venait de se dérouler. Je lui ai répondu : « Ils ont fini par déglinguer même le crime de complot contre la sûreté de l’État… » », a indiqué Hamma Hammami.
La première audience de l’affaire de complot contre la sûreté de l’État s’est tenue hier au Tribunal de première instance de Tunis.
Les plaidoiries des avocats ont porté essentiellement sur la nécessité de la comparution physique des détenus, alors que leur procès se déroule à distance, une décision fortement contestée par la défense.
Les avocats ont déposé des demandes de libération, toutes ont été rejetées dans la même journée. L’audience a été renvoyée au 11 avril prochain.
L’affaire de complot contre l’État implique plusieurs figures politiques tunisiennes. Parmi les accusés, incarcérés suite à des mandats de dépôt émis le 25 février 2023, figurent Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de cette affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.
R.B.H