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la promotion de l’expérience des femmes iraniennes menace les acquis des femmes tunisiennes

- Tunisie
février 11, 2025

ONDCE : la promotion de l’expérience des femmes iraniennes menace les acquis des femmes tunisiennes

 

L’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’État (ONDCE) a exprimé son « étonnement » suite à l’invitation faite par le ministère des Affaires culturelles, dans le cadre de la semaine culturelle Iran-Tunisie, à des femmes iraniennes pour qu’elles présentent des interventions sur le thème « Le statut des femmes dans la société moderne : les expériences tunisienne et iranienne ». C’est ce qu’a indiqué un communiqué daté du mardi 11 février 2025, signé par son président, Mounir Charfi, dans le cadre du suivi des événements susceptibles de porter atteinte au caractère civil de l’État tunisien.

L’Observatoire souligne, dans ce même document, que « le statut avancé et réussi de la femme tunisienne n’est pas une simple expérience, mais le fruit d’un grand travail accompli par une élite de Tunisiens éclairés tels que Tahar Haddad, Hédi Labidi et Habib Bourguiba, qui ont lutté contre la pensée réactionnaire et puritaine. Ce travail a conduit à l’établissement d’un droit positif avancé sous la forme du Code du statut personnel, qui a élevé et libéré le statut de la femme tunisienne, et qui est aujourd’hui l’un des acquis les plus importants du siècle dernier et une source de fierté pour notre pays parmi les nations du monde ».

L’Observatoire considère également que le statut des femmes tunisiennes devrait servir de modèle pour les législateurs des autres pays en développement. Il estime que le statut des femmes iraniennes, autrefois libéralisées sous le Shah, ne peut en aucun cas être comparé à celui des femmes tunisiennes. Le régime théocratique iranien a imposé des lois qui non seulement refusent aux femmes le droit de demander le divorce, mais permettent aussi la polygamie, le mariage coutumier, le mariage de complaisance, le mariage de mineurs, y compris de jeunes filles, ainsi que d’autres lois dégradantes pour les femmes, sans oublier les pratiques répressives contre toute voix féministe s’élevant contre cette situation.

L’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’État considère que ces séminaires parrainés par le gouvernement constituent une menace sérieuse pour les acquis des femmes tunisiennes et pour le caractère civil de notre pays.

Le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (communément appelé « Ennejma Ezzahra ») accueille, du 9 au 12 février 2025, la semaine de la culture tuniso-iranienne. Cet événement comprend une série d’ateliers et de conférences, dont celle ayant pour thématique « La femme dans la société moderne : l’expérience iranienne et l’expérience tunisienne ». Cependant, la présence de la prédicatrice Ansieh Khazali a suscité de vives réactions sur la toile, de nombreux internautes critiquant cette situation, notamment en raison de la répression continue des droits des femmes en Iran. Beaucoup estiment qu’il est inapproprié de mettre sur un même pied d’égalité l’expérience tunisienne et l’expérience iranienne, vu l’écart considérable des droits et des libertés entre les deux modèles sociaux.

 

I.N.