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l’Algérie fustige les restrictions françaises visant ses dignitaires

- Tunisie
février 26, 2025

La crise diplomatique s’aggrave : l’Algérie fustige les restrictions françaises visant ses dignitaires

 

L’Algérie a fait part, mercredi 26 février 2025, de sa « surprise » et de son « étonnement » après l’annonce de la veille par Paris de mesures de restriction d’accès à la France pour certains dignitaires algériens, en dénonçant une nouvelle « provocation ».

Alger n’a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visas », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence APS. Cette annonce « s’inscrit dans la longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie », a-t-il affirmé.

 

Les relations entre Paris et Alger, déjà très tendues, se sont encore dégradées après l’attentat commis samedi 22 février à Mulhouse, dans l’est de la France. Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d’avoir tué à l’arme blanche un Portugais de 69 ans et d’avoir blessé sept autres personnes.

« Il avait été présenté quatorze fois aux autorités algériennes. Et quatorze fois les autorités algériennes ont dit non », a dénoncé mercredi François Bayrou, jugeant à nouveau « inacceptable » le refus d’Alger de reprendre son ressortissant. Lundi, le chef du gouvernement avait parlé de dix « non ».

Alger a refusé à de multiples reprises ces dernières semaines de laisser entrer sur son sol ses ressortissants expulsés de France, qui réfléchit à des mesures de rétorsion.

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, a proposé mercredi que les délivrances de visas soient réduites « par tous les pays européens en même temps » pour les Etats qui ne reprennent pas leurs ressortissants expulsés. « Quand on le fait à titre national, malheureusement, ça ne fonctionne pas », a-t-il dit.

Barrot propose en revanche que l’UE baisse les droits de douanes pour les pays avec qui la coopération pour la reprise de leurs ressortissants s’améliore, « un levier (…) particulièrement puissant », selon lui.

Barrot souhaite également que les étrangers en situation irrégulière puissent être placés en rétention par un juge « pour des motifs d’ordre public, parce qu’aujourd’hui ce n’est pas possible en droit. Ça nécessite des évolutions européennes, nous avons commencé à militer activement pour que ce soit le cas ».

Mardi soir, Barrot avait annoncé que des « restrictions de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens » avaient été prises. Il a précisé mercredi que ces mesures avaient été décidées « il y a quelques semaines », soit avant l’attaque de Mulhouse.

 

© Agence France-Presse