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L’Iran accuse deux Britanniques d’espionnage : Londres exprime son inquiétude

- Tunisie
février 19, 2025

 

Londres s’est dit mardi 18 février 2025 « profondément inquiet » face aux accusations d’espionnage contre un couple de Britanniques en Iran, arrêtés en janvier dans ce pays.

« Nous sommes profondément inquiets face aux informations concernant deux ressortissants britanniques inculpés d’espionnage en Iran », a indiqué le Foreign Office dans un communiqué. « Nous continuons de soulever cette affaire directement avec les autorités iraniennes », a-t-il ajouté.

 

La justice iranienne a formellement accusé, aujourd’hui, un couple de Britanniques d’espionnage, après leur arrestation en janvier lors d’un séjour en Iran.

Craig et Lindsay Foreman, deux Britanniques âgés d’une cinquantaine d’années selon la BBC, effectuaient un tour du monde à moto au moment de leur arrestation en Iran.

Le couple a été arrêté dans le sud-est du pays, dans la province de Kerman, située à environ 800 kilomètres de Téhéran.

D’après le compte Instagram de Lindsay Foreman, ils étaient arrivés en Iran le 30 décembre 2024 depuis l’Arménie et prévoyaient de se rendre au Pakistan.

Cette affaire n’a été rendue publique que la semaine dernière par l’Iran. Aucune information n’avait toutefois été fournie sur leur identité ni sur les circonstances de leur arrestation.

Craig et Lindsay Foreman « sont entrés en Iran en se faisant passer pour des touristes », a affirmé mardi le porte-parole de la justice iranienne, Asghar Jahangir.

Ils ont été arrêtés pour « espionnage » par les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a-t-il ajouté.

Le couple « a recueilli des informations dans plusieurs provinces » et collaborait avec des « services de renseignement de pays hostiles et occidentaux », selon M. Jahangir.

Leur lien avec des services de renseignement « a été confirmé », a pour sa part indiqué Mizan, l’agence du pouvoir judiciaire, ajoutant que des enquêtes étaient toujours en cours.

« Nous sommes profondément inquiets face aux informations concernant deux ressortissants britanniques inculpés d’espionnage en Iran », a indiqué le Foreign Office.

Il a ajouté être en contact « directement avec les autorités iraniennes » à propos de cette affaire, précisant que le Royaume-Uni apportait au couple une « assistance consulaire ».

Des précédents

Le Foreign Office déconseille depuis longtemps aux ressortissants britanniques et irano-britanniques de se rendre en Iran, en raison d’un risque important d’arrestation.

Plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux sont détenus en Iran, à l’image de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 et également accusé d’espionnage.

Leurs proches « réfutent fermement » ces allégations, tandis que la France qualifie ces prisonniers d’« otages d’État ».

Cécile Kohler et Jacques Paris avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique.

Un troisième Français, Olivier Grondeau, est également détenu en Iran depuis 2022.

Les familles des trois détenus ont été reçues mardi par le président français Emmanuel Macron.

Leurs soutiens clament leur innocence, tandis que des associations les considèrent comme une monnaie d’échange pour Téhéran afin d’obtenir la libération d’Iraniens détenus à l’étranger.

 

L’Iran accuse généralement les ressortissants étrangers détenus d’espionnage ou d’atteinte à la sécurité.

En décembre, la journaliste italienne Cecilia Sala avait été arrêtée en Iran à la fin d’un séjour professionnel pour infraction aux lois locales, sans que les autorités iraniennes ne précisent de quoi il s’agissait. Elle a été libérée trois semaines plus tard et a pu regagner l’Italie.

Son arrestation était intervenue quelques jours après celles aux États-Unis et en Italie de deux Iraniens soupçonnés de transfert de technologies sensibles.

Quatre jours après la libération de Mme Sala, Téhéran a annoncé le rapatriement de Mohammad Abedini, un Iranien arrêté en Italie à la demande des États-Unis. Officiellement, aucun lien n’a été fait entre les deux dossiers.

 

© Agence France-Presse