L’ancien député radical Rached Khiari cumule désormais plus de quatre ans de prison. Arrêté en septembre 2024, il ne devrait pas recouvrer la liberté avant 2028. Ses condamnations s’accumulent, majoritairement pour des atteintes à autrui via les réseaux sociaux.
Une série de condamnations pour atteinte à autrui
Le 27 septembre 2024, Rached Khiari a été condamné à six mois de prison pour atteinte à autrui via les réseaux publics de communication. Ce type d’accusation s’est répété à plusieurs reprises :
Le 4 février 2025, il a écopé d’un an de prison pour des faits similaires, dans une autre affaire.
Le 12 février 2025, il a reçu une peine supplémentaire de six mois à la suite d’une plainte déposée par un ancien cadre du ministère de l’Intérieur.
Le même jour, la cour d’appel l’a également condamné à deux mois de prison, après une plainte déposée contre lui par le journaliste Hamza Belloumi.
Deux ans de prison pour tentative de fuite
Outre ces affaires d’atteinte à autrui, Rached Khiari purge également une peine de deux ans de prison pour avoir tenté de contourner la justice. Alors qu’il était en cavale entre 2021 et 2022, il a sollicité l’aide d’un ancien syndicaliste sécuritaire afin d’échapper aux poursuites. Un enregistrement entre les deux a été fuité sur les réseaux sociaux, ce qui a déclenché une procédure immédiate du parquet.
De l’immunité parlementaire aux condamnations
Lorsque Rached Khiari siégeait à l’Assemblée en tant que député en 2019 et 2021, il usait de son immunité pour attaquer ses adversaires politiques et les journalistes. À travers sa page Facebook et son site Assada, il diffusait de fausses informations, salissait des réputations et exposait des affaires personnelles. L’un des cas les plus marquants reste un montage vidéo où il prétendait attribuer un acte sexuel au député de l’opposition Fayçal Tebbini. Quant à l’affaire Hamza Belloumi, on se rappelle comment en toute indécence, le député a étalé une affaire familiale, des plus intimes, concernant sa grand-mère.
Se présentant comme journaliste, Rached Khiari n’a pourtant jamais obtenu de carte de presse ni travaillé pour un média reconnu.
Un soutien islamiste en déclin
Jadis soutenu par des milliers de partisans islamistes, qui prenaient ses publications pour argent comptant, Rached Khiari se retrouve aujourd’hui isolé. Sa propre épouse, Donia Akari, qui assurait sa défense lors de sa première incarcération entre 2022 et 2024, a pris ses distances. Elle ne commente plus ses condamnations et ne se rend plus à ses procès.
En septembre 2024, un nouveau numéro de téléphone a été publié sur sa page Facebook pour remplacer celui de son épouse, désignant ainsi une autre personne comme point de contact officiel pour toute information sur son cas.
De figure bruyante du paysage islamiste radical à prisonnier en disgrâce, le parcours de Rached Khiari illustre la chute de ceux qui usent des réseaux sociaux pour semer la discorde et diffuser la haine.
M.B.