Le décès d’un étudiant au foyer universitaire de Raqqada (Kairouan) a déclenché une vague d’indignation parmi les étudiants et a conduit à plusieurs manifestations dénonçant les conditions d’accès aux soins. L’affaire a pris une ampleur nationale après une polémique sur l’administration d’un médicament préventif contre la méningite, provoquant un échange musclé entre l’ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem et le médecin urgentiste Rafik Boujdaria.
Le jeune étudiant est décédé après un malaise survenu au sein du foyer universitaire. Selon le commissaire régional de la santé de Kairouan, Maamer Hajji, l’autopsie a révélé qu’il souffrait de méningite. Face au caractère contagieux de la maladie, les autorités sanitaires ont distribué un antibiotique, le Rifadine, à titre préventif aux étudiants ayant été en contact avec le défunt. Cependant, la distribution du médicament dans du papier hygiénique a choqué les étudiants, amplifiant leur frustration et déclenchant de nouvelles protestations.
Face à cette confusion, le médecin Rafik Boujdaria, chef de service à l’hôpital Abderrahmane Mami, a tenu à rétablir les faits. Il a expliqué que le Rifadine est un antibiotique bien connu, utilisé en prévention pour les personnes exposées à un cas de méningite. Il a rappelé que son administration répond à un protocole médical strict et qu’il n’y avait aucun danger à son usage.
L’ancien ministre Rafik Abdessalem a tenté de récupérer politiquement ce statut critiquant la gestion de la crise par les autorités. Dans un post Facebook, il a dénoncé ce qu’il considère comme une négligence et une tromperie, insinuant que le médicament distribué n’était pas approprié et qu’il existait un décalage entre le nom du produit et son usage réel. Il a même qualifié la Tunisie de « pays de la tromperie et du mensonge ».
L’affaire a rapidement enflammé les réseaux sociaux, où les réactions se sont multipliées. Certains ont dénoncé une instrumentalisation politique de la tragédie, tandis que d’autres ont pointé du doigt les défaillances du système de santé, notamment en matière de communication et de transparence.
Devant l’ampleur de la polémique, Rafik Abdessalem a supprimé son statut Facebook.
S.H