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Qui est Ansieh Khazali

- Tunisie
février 10, 2025

 

Ansieh Khazali est une personnalité politique iranienne qui a occupé le poste de vice-présidente iranienne chargée des affaires féminines et familiales entre septembre 2021 et août 2024. Malgré sa position officielle censée défendre les droits des femmes en Iran, ses prises de position et ses actions ont souvent été critiquées pour leur caractère conservateur, voire répressif, en matière de libertés individuelles et de droits des femmes.

 

Une vision conservatrice du rôle des femmes

Fille d’Ayatollah Abolghasem Khazali, une figure influente du régime iranien, Ansieh Khazali a toujours prôné une vision traditionnaliste du rôle des femmes dans la société iranienne. Elle a régulièrement défendu l’idée que la place de la femme devait être centrée sur la famille et le foyer, plutôt que sur une participation active à la vie économique et politique du pays.

Dans ses déclarations officielles, elle a mis l’accent sur l’importance du mariage précoce et de la maternité, considérant ces aspects comme essentiels pour une « société équilibrée ». Cette position a été vivement critiquée par les militantes iraniennes qui estiment qu’elle freine l’émancipation des femmes et les empêche d’accéder à l’indépendance financière.

 

Opposition aux revendications féministes

Lors des vagues de protestations en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, Ansieh Khazali s’est alignée sur la ligne dure du régime. Plutôt que de soutenir les revendications des manifestantes contre le port obligatoire du voile et la répression des libertés, elle a dénoncé les mouvements féministes en les qualifiant d’influences occidentales nuisibles à la culture iranienne.

Elle a soutenu le renforcement des mesures répressives contre les femmes ne respectant pas le code vestimentaire islamique strict, notamment avec l’usage des caméras de surveillance pour identifier les femmes non voilées et l’augmentation des amendes et des peines de prison pour celles qui défiaient ces règles.

 

Un double discours sur les libertés numériques

Ansieh Khazali a également été au centre d’une polémique en 2022 lorsqu’il a été révélé que son fils avait émigré au Canada et y avait lancé une entreprise vendant des réseaux privés virtuels (VPN), permettant aux Iraniens de contourner la censure d’Internet.

Cette révélation a choqué l’opinion publique, car elle-même soutenait activement le renforcement de la censure en Iran, en justifiant le blocage des réseaux sociaux et en défendant la surveillance accrue des citoyens sur Internet. Son discours en faveur de la « protection de la jeunesse contre l’influence occidentale » a ainsi perdu en crédibilité aux yeux de nombreux Iraniens.

 

Un rôle controversé sur la scène internationale

En mars 2024, Ansieh Khazali a représenté l’Iran à une conférence des Nations unies sur les droits des femmes à New York, un événement qui a suscité une vive indignation. De nombreuses militantes ont dénoncé l’hypocrisie du régime iranien, qui réprime les femmes dans son propre pays tout en envoyant une représentante défendre un discours officiel sur les « avancées » de l’Iran en matière de droits féminins.

Des groupes de défense des droits humains ont rappelé que sous son mandat, des milliers de femmes iraniennes ont été arrêtées, battues et privées de leurs droits fondamentaux simplement pour avoir réclamé plus de liberté.

 

Une figure controversée, reflet du régime iranien

Ansieh Khazali incarne la contradiction du régime iranien sur les questions de droits des femmes et des libertés. D’un côté, elle prétend défendre un modèle de société où les femmes ont un rôle essentiel, mais de l’autre, elle soutient des politiques qui limitent leur liberté de choix, leur accès à l’éducation et au travail, ainsi que leur autonomie sur le plan juridique et social.

Ses prises de position, loin d’être isolées, s’inscrivent dans la stratégie du pouvoir iranien visant à contrôler strictement la place des femmes dans la société. Cependant, face aux protestations de plus en plus fréquentes et à la mobilisation des Iraniennes, la rigidité du régime est sans cesse remise en question.