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Sonia Dahmani revoit sa mère après quatre mois d’attente

- Tunisie
février 18, 2025

 

Ramla Dahmani, sœur de l’avocate Sonia Dahmani, a partagé un message poignant après que leur mère, âgée de 82 ans et handicapée, a enfin pu voir sa fille en prison après quatre mois d’attente. Cette visite, obtenue de haute lutte, a été un moment intense et douloureux. Ramla décrit : « Il aura fallu quatre mois pour que ma mère puisse respirer à nouveau l’odeur de sa fille. Pour qu’elle puisse la serrer dans ses bras et sentir sous ses doigts que Sonia est encore là. »

Elle raconte comment cette visite a été une surprise pour Sonia et leur mère, obtenue après des mois de lutte :
« Jusqu’à la dernière minute, on a frappé à toutes les portes, supplié, insisté, répété encore et encore la même phrase : “Une mère handicapée de 82 ans a le droit de voir sa fille.” »

Ramla exprime sa colère face à un système qui transforme des droits fondamentaux en « faveurs » : « Ils nous arrachent tout. Ils nous asphyxient. Et puis, parfois, ils nous laissent respirer juste un peu. Assez pour qu’on oublie qu’on est en train de mourir. »

Elle refuse cependant de remercier pour ce qui devrait être normal : « Je ne dirai pas merci. S’il est vraiment humain, il ne s’attend pas à un remerciement. Ce qu’il a autorisé aujourd’hui n’est pas une faveur. C’est juste l’application d’un droit qu’on nous vole depuis des mois. »

Ramla dénonce les conditions de détention de Sonia et le système oppressif : « Je continuerai à dénoncer ces geôles glaciales, ces nuits de faim et ces matins d’humiliation. Ces juges sans conscience qui exécutent les ordres d’une classe politique dictatoriale. »

Malgré le soulagement de la visite, elle reste révoltée : « Aujourd’hui, ce qu’ils ont volé, ils en ont rendu une infime partie. Juste pour donner l’illusion qu’il existe encore une justice. Mais il n’y en a pas. »

« Je dormirai peut-être moins malheureuse ce soir. Mais je dormirai quand même malheureuse, en colère. Et avec plus que jamais l’envie de me battre. L’envie de les battre. », conclut-elle.

S.H