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Société. Un tribunal indien ordonne la saisie de tableaux du “Picasso de l’Inde”, jugés “offensants”

- Business
janvier 23, 2025

Un tribunal de Delhi a ordonné lundi 20 janvier la saisie d’œuvres mettant en scène des divinités hindoues, réalisées par le grand maître de la peinture indienne, M.F. Husain, relève The Hindu dans son édition du 22 janvier. Les deux tableaux représentent Hanuman, le dieu singe, et Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, tenant des personnages féminins nus dans leurs mains et sur leurs genoux. Ils étaient exposés dans une galerie de la capitale indienne.

Cette décision de justice a été prise après un dépôt de plainte de la part d’une avocate, Amita Sachdeva. Cette dernière estime que les œuvres sont “offensantes” à l’égard de ces déités hindoues.

Insulter les divinités hindoues

“M. F. Husain est peut-être le plus grand artiste du monde, mais il n’a pas le droit d’insulter les divinités hindoues, a soutenu mercredi un avocat devant un tribunal de Delhi. [Celui-ci] a demandé à ce qu’une enquête soit ouverte contre la galerie d’art” et ses propriétaires, ajoute The Indian Express.

Cette requête a été déposée en vertu d’un article du Code pénal indien qui punit les “actes délibérés et malveillants visant à outrager les sentiments religieux d’un groupe en insultant sa religion ou ses croyances religieuses”, précise le quotidien indien.

Des milliers de personnes ont vu nos divinités… elles ont été tournées en ridicule”, a jugé l’avocat de la plaignante.

Une carrière marquée par la controverse

Maqbool Fida Husain était l’un des plus grands peintres indiens. Surnommé le “Picasso de l’Inde”, rappelle la BBC, “sa carrière a été marquée par la controverse”. Il a notamment été accusé d’obscénité par les extrémistes hindous pour une peinture représentant une déesse nue.

En 2006, Husain est allé jusqu’à présenter des excuses publiques pour son tableau “Mother India”. L’œuvre représente une femme nue agenouillée au sol, créant la forme de la carte de l’Inde. Il a quitté le pays la même année et s’est exilé à Londres jusqu’à sa mort, en 2011.

En 2008, la Cour suprême de l’Inde avait refusé d’engager des poursuites pénales contre Husain, estimant que ses peintures n’étaient pas obscènes et que la nudité était courante dans l’iconographie et l’histoire de l’Inde.