Sous le règne de Hafez et de Bachar El-Assad, les médias syriens d’État – télévision, radio, presse – et ceux qui ne relevaient pas directement du pouvoir étaient devenus des outils de propagande du régime. “En plus des porte-voix d’État comme [l’agence de presse officielle] Sana et des chaînes de télévision qui qualifiaient les dissidents de ‘terroristes’, l’ancienne dictature faisait appel à des influenceurs et à des blogueurs pour tenter de redorer son image”, peut-on lire dans un reportage à Damas du journal britannique The Guardian.
Depuis la chute du régime, le 8 décembre, annoncée par des rebelles islamistes depuis un studio de la télévision d’État, c’est un tout un écosystème médiatique que le nouveau pouvoir islamiste cherche à rebâtir. Selon les termes du nouveau ministre de l’Information, Mohammed Al-Omar, l’objectif est de “reconstruire des médias syriens libres, caractérisés par l’objectivité et le professionnalisme”.
“Pourri de l’intérieur”
Avec, en premier lieu, les médias officiels. Au siège de la télévision d’État, à Damas, “le drapeau de la révolution a été accroché sur l’immeuble en béton brut dont seule la façade avant a été ‘embellie’ par des vitres façon gratte-ciel new-yorkais, histoire de cacher la misère”