views 3 mins 0 comments

Le Royaume-Uni affronte la réalité des « grooming gangs »

- Monde
février 05, 2025

Il y a un mois, Elon Musk donnait une visibilité internationale à Oldham, une ville de 240 000 habitants (dont 13,5 % d’origine pakistanaise) située au nord de Manchester, au Royaume-Uni. Avec son centre-ville réduit à un centre commercial et à un marché couvert en partie vide, Oldham est une ancienne « ville usine ».

Hérissée de filatures de coton au XIXe siècle, elle est devenue un point focal de l’extrême droite britannique pour les rumeurs concernant les grooming gangs, des groupes exploitant sexuellement des mineures, qui seraient essentiellement constitués d’hommes d’origine pakistanaise et y auraient sévi impunément.

Le patron de Tesla, proche de Donald Trump, a réclamé que la secrétaire d’Etat aux violences faites aux femmes du gouvernement britannique, Jess Philips, aille « en prison » pour avoir refusé que le ministère de l’intérieur mène une enquête sur ces gangs à Oldham, et il a accusé le premier ministre, Keir Starmer, d’être « complice du viol » du Royaume-Uni.

Elon Musk a-t-il eu raison de pointer l’inaction supposée des autorités britanniques et suscité un débat utile ? « Je n’ai pas d’opinion sur Elon Musk, mais il a braqué les projecteurs sur notre ville et cela a nous aidés », répond Abdul Wahid, un conseiller municipal (indépendant) et un des représentants de la communauté musulmane et pakistanaise ayant osé réclamer une investigation. « Si ces crimes horribles ont été commis, ils doivent être dénoncés. Je suis peiné que certains dénoncent les Pakistanais comme tous coupables, mais tant qu’on n’aura pas mené une enquête sérieuse, on n’éliminera pas ces soupçons », nous explique-t-il le 27 janvier, à la mairie d’Oldham.

Il vous reste 87.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.