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le taux d’inflation publié par l’INS est une moyenne qui ne reflète pas la réalité

- Tunisie
février 07, 2025

Ridha Chkoundali : le taux d’inflation publié par l’INS est une moyenne qui ne reflète pas la réalité

Le professeur universitaire et expert en économie, Ridha Chkoundali, a souligné que le pouvoir d’achat se dégradait continuellement, étant donné que le taux d’inflation continue de dépasser la barre des 0 %.

S’exprimant le 7 février 2025 dans l’émission Sbeh El Ward de Hatem Ben Amara sur Jawhara FM, Ridha Chkoundali a précisé que le taux d’inflation de 6 %, publié par l’Institut national de Statistique, correspondait à une moyenne prise en compte par certaines institutions financières, telles que le Fonds Monétaire International (FMI).

« Le taux d’inflation est une moyenne… L’ampleur de la hausse des prix est en train de reculer, mais les prix eux-mêmes continuent d’augmenter. Si nous n’augmentons pas les salaires et que les prix continuent de progresser, le pouvoir d’achat du citoyen se dégradera. Le citoyen ressent l’inflation au quotidien. Le prix de la viande de mouton a augmenté de 22,7 %, celui des légumes frais de 18 %, des fruits secs de 15,1 %, des poissons frais de 13,7 %, et de la volaille de 11,2 % », a-t-il déploré.

 

 

 

Ridha Chkoundali a expliqué que la Banque centrale de Tunisie (BCT) cherche à lutter contre l’inflation en maintenant son taux directeur inchangé à 8 %. Ce taux élevé empêche les Tunisiens de recourir à des crédits à la consommation et, de ce fait, réduit la consommation. Il a précisé que la BCT ne faisait qu’appliquer les dispositions de la loi organique fixant son statut. Selon lui, le véritable problème réside dans ce texte législatif.

« La loi organique de la BCT, promulguée en 2016, est liée à l’accord conclu avec le FMI cette même année. La BCT adopte l’approche du FMI, selon laquelle le problème réside dans la consommation. Nous continuons à appliquer les recommandations du FMI sans avoir signé de traité. Cette organisation a appelé à réduire la masse salariale par rapport au PIB. Ce chiffre a enregistré une baisse de 3 % en cinq ans. Les gouvernements précédents, ayant signé un accord avec le FMI, n’avaient pas réussi à le mettre en œuvre », a-t-il ajouté.

Ridha Chkoundali a également souligné que la nouvelle réglementation sur les chèques avait placé la BCT dans une situation délicate. Cette législation a conduit à une baisse de la consommation, phénomène qui s’inscrit dans la volonté de la BCT de limiter la consommation afin de stabiliser l’inflation. Cependant, parallèlement à cela, la BCT octroie des prêts directs au gouvernement, ce qui entraîne une hausse de l’inflation.

S.G