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Le Portugal infiltré par le PCC, la “multinationale brésilienne du crime organisé”

In Business
février 08, 2025

Un sac contenant de l’argent, de la drogue et une arme de poing, dans les bras d’un homme au regard dur, avec en toile de fond le drapeau brésilien. C’est la une proposée vendredi 7 février par le magazine E, le supplément week-end de l’hebdomadaire Expresso, qui titre : “La puissance du PCC au Portugal”. PCC pour Premier commando de la capitale, la plus importante organisation criminelle du Brésil.

L’homme représenté à la une a sur le bras un tatouage : “PCC1533” (le P était la quinzième lettre de l’alphabet portugais, et le C la troisième, avant la réforme orthographique de 1990) et son bandana est frappé du cercle du yin et du yang, autre symbole parfois utilisé par l’organisation. En manchette, le magazine précise comment celle-ci s’implante à la pointe occidentale de l’Europe :

“Les longs tentacules de la violente multinationale brésilienne du crime organisé commencent à atteindre le Portugal. Des émissaires, des cargaisons de drogue et des activités de façade allant de la construction à l’aviation privée, en passant par les salons de coiffure et le marché des transferts des footballeurs sont déjà présents.”

Le puissant gang, telle une “pieuvre”, contrôle déjà plusieurs sociétés au Portugal, dans les domaines de l’immobilier, de la construction, de l’importation de fruits exotiques ou de la restauration, souligne l’article d’Expresso. Celui-ci rappelle que le PCC a été fondé le 31 août 1993, “après un match de foot”, à la prison de Taubaté, dans l’État de São Paulo, un an après le massacre de la prison de Carandiru, à São Paulo, au cours duquel 111 détenus avaient été tués.

Sans violence pour l’instant

Les premiers indices de l’implantation au Portugal de cette mafia, qui compterait 40 000 membres, remontent à 2009. Aujourd’hui, sa principale source de revenus provient du trafic de drogue, notamment à destination des Pays-Bas, de l’Angleterre et donc du Portugal.

Expresso rapporte que le PCC dispose dans le pays de “cellules dormantes”, mais aussi “d’une influence croissante sur l’économie légale”, et qu’il s’y joue, pour l’organisation, des “luttes de pouvoir, qui ne sont pas toujours couronnées de succès”, avant de poursuivre avec une prédiction amère.

“Au cours de la prochaine décennie, il est probable qu’ils prendront le contrôle de la distribution de la drogue au Portugal. La violence qui les conduit à tuer des magistrats et des avocats au Brésil atteindra peut-être alors les rues de Lisbonne ou de Porto. Cette violence-là, pour l’instant, n’a pas été importée.”