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agir avant qu’il ne soit trop tard

- Tunisie
février 11, 2025

 

Le suicide chez les adolescents en Tunisie est une réalité tragique, qui soulève des préoccupations croissantes. En janvier 2025, douze tentatives de suicide ont été recensées, un chiffre alarmant, dont une majorité d’élèves. Face à cette situation, il devient crucial de comprendre les facteurs qui mènent les jeunes vers de telles décisions et de mettre en place des stratégies de prévention efficaces.

 

Les causes profondes du mal-être adolescent

La jeunesse tunisienne est confrontée à de nombreux défis qui affectent sa santé mentale. Parmi les principales causes, on trouve la pression scolaire, les attentes sociales et familiales, les difficultés économiques et l’isolement social, exacerbés par la pandémie de COVID-19. Les jeunes se sentent souvent incompris et subissent une pression écrasante pour réussir, ce qui peut conduire à un sentiment d’impuissance et de désespoir.

 

Le rôle des réseaux sociaux est également central dans cette problématique. Ils peuvent amplifier les sentiments de solitude, de rejet et d’anxiété, notamment en raison de l’apparence et des attentes irréalistes qui y sont véhiculées. Par ailleurs, l’absence de dialogue autour de la santé mentale reste un obstacle majeur. Le tabou entourant la souffrance psychologique empêche beaucoup de jeunes de chercher de l’aide, par crainte du jugement ou de l’incompréhension.

 

Les signes d’alerte à ne pas négliger

Les signes précurseurs d’une souffrance mentale importante chez un adolescent sont souvent subtils. Les changements d’humeur, l’isolement, les troubles du sommeil, les résultats scolaires en chute libre ou encore les comportements autodestructeurs peuvent être des indicateurs d’un mal-être profond. Il est important que parents, enseignants et proches soient attentifs à ces signes et qu’ils interviennent dès qu’ils sont repérés.

 

Comment prévenir les suicides des adolescents en Tunisie ?

La prévention du suicide adolescent en Tunisie repose sur plusieurs leviers essentiels.

1. Sensibiliser à la santé mentale dès le plus jeune âge

Les écoles jouent un rôle crucial dans la détection et la gestion des troubles psychologiques. Il est essentiel d’introduire des programmes de sensibilisation à la santé mentale dans le cursus scolaire pour que les jeunes comprennent l’importance de leur bien-être émotionnel. De plus, les enseignants doivent être formés à repérer les signes de détresse chez les élèves et à orienter ceux-ci vers des professionnels.

2. Démystifier les soins psychologiques

La stigmatisation autour des consultations psychologiques doit être brisée. Il est vital de promouvoir l’idée que consulter un psychologue ou un psychiatre est une démarche saine et responsable. Créer un environnement où la recherche de soutien psychologique est perçue comme une force et non comme une faiblesse est indispensable pour aider les jeunes à surmonter leurs difficultés.

3. Mettre en place des plateformes d’écoute et de soutien

Des lignes d’écoute et des plateformes en ligne, animées par des professionnels ou des bénévoles formés, pourraient offrir un espace sécurisé où les jeunes peuvent parler librement de leurs problèmes sans crainte de jugement. Ces services devraient être accessibles 24/7 pour intervenir rapidement en cas de crise.

4. Encourager la communication au sein des familles

Les familles tunisiennes, bien que solidaires, peuvent parfois être un obstacle dans la gestion des troubles psychologiques des adolescents. La communication ouverte et bienveillante doit être encouragée, afin que les jeunes se sentent soutenus et compris dans leurs luttes personnelles. Organiser des ateliers de sensibilisation à la parentalité pourrait être une solution pour renforcer les compétences des parents dans l’accompagnement de leurs enfants.

5. Encourager l’engagement communautaire et social

Le soutien communautaire est un facteur de protection important. Les jeunes doivent pouvoir trouver des espaces d’expression et de partage, que ce soit à travers des activités sociales, sportives ou culturelles. Ces moments de convivialité permettent de réduire l’isolement et de renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté.

 

Prévenir les suicides chez les adolescents en Tunisie nécessite une action collective et une approche holistique de la santé mentale. Les efforts de sensibilisation, la formation des éducateurs, l’accessibilité des soins psychologiques et l’encouragement du dialogue familial sont autant de leviers qui permettront de mieux soutenir les jeunes face aux défis de la vie. Si ces changements sont mis en place, il est possible d’espérer une réduction significative de ce phénomène tragique, et de redonner aux jeunes l’espoir d’un avenir meilleur.