Ils étaient partis chercher fortune en Espagne, ils ont fini séquestrés, privés de sommeil et de nourriture dans une bâtisse en construction au Ghana. Telle est la mésaventure vécue par cinq jeunes de Groudji, un village aurifère situé à près de 200 km au nord-ouest d’Abidjan. Trompés par la fille d’un notable qui leur faisait miroiter un emploi à Séville, ces Ivoiriens déscolarisés et sans emploi ont fini enfermés à Bogoso, dans le sud-ouest du Ghana, contraints par leurs geôliers à extorquer de l’argent à leurs parents et à convaincre d’autres jeunes du village de venir les rejoindre. Le prix de leur liberté, leur disait-on.
Deux d’entre eux ont réussi à s’échapper et sont rentrés à Groudji le 14 février. La mine amaigrie, Mariam (son prénom a été changé, comme celui des autres personnes qui témoignent dans cet article) raconte avoir été détenue plus de deux mois au Ghana. « Les gardiens nous suivaient partout, même aux toilettes. On vivait à huit dans une chambre et on mangeait une fois par jour, seulement du riz. Si on restait trop longtemps sans rapporter d’argent, ils nous frappaient », confie l’Ivoirienne de 34 ans.
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