Lorsque de violentes tempêtes ont frappé l’île de Batam en septembre dernier, une marée toxique mêlant eaux usées, détritus et pollution industrielle a submergé une large partie des quelque 9 000 habitations du village de Tanjung Uma.
La conjonction d’une gestion défaillante des déchets, d’une hausse des ruissellements industriels et d’une topographie côtière piégeant les détritus a transformé ce village en une véritable décharge à ciel ouvert, faisant de Tanjung Uma “le village le plus pollué d’Indonésie, avec le risque sanitaire le plus élevé du pays”, rapporte un ingénieur de l’Institut de technologie de Batam au South China Morning Post.
Les eaux des îles Riau, l’archipel dont Batam fait partie, sont le bastion historique des Orang Laut (“gens de la mer” en malais), un peuple ancestral de pêcheurs nomades vivant jadis sur des habitations flottantes avant d’être contraints de se sédentariser sur les côtes dans les années 1980. Au cours des cinquante dernières années, la population de la ville de Batam est passée de 47 000 habitants en 1980 à plus de 1,2 million aujourd’hui, portée par le boom des industries pétrolière et navale.
Cette sédentarisation a conduit à une augmentation incontrôlée des déchets domestiques. Mais les dé