Solomiia souffle doucement sur le circuit électrique auquel elle vient de raccorder un câble grâce à son fer à souder. Par moments, elle jette des coups d’œil au tutoriel vidéo qui défile sur son ordinateur pour assembler minutieusement, étape après étape, un drone-kamikaze.
Comme des milliers d’Ukrainiens, Solomiia soutient l’armée depuis 2022. Financièrement, d’abord, et, depuis un peu plus d’un an, de façon artisanale, après avoir découvert sur les réseaux sociaux comment fabriquer des drones de combat.
Sur le site Internet de Social Drones, le réseau de fabrication bénévole auquel Solomiia appartient, un slogan résume cette économie : « Un drone fait maison à 250 euros peut faire le travail d’un Javelin de 70 000 euros », ce missile antichar portable de fabrication américaine, indispensable aux combattants sur le front. Mais alors que le conflit s’enlise, les ressources s’amoindrissent, et les coûts des munitions ont suscité l’ingéniosité des Ukrainiens.
Impossible de savoir combien de civils, comme Solomiia, se sont initiés à ce savoir. Depuis août 2023, Social Drones a déjà livré près de 27 000 drones aux troupes ukrainiennes.