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le pouvoir tente d’imposer un black-out médiatique sur l’affaire de complot

- Tunisie
février 26, 2025

Ahmed Nejib Chebbi : le pouvoir tente d’imposer un black-out médiatique sur l’affaire de complot

 

Le président du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, s’est interrogé sur les raisons ayant poussé la justice à décider de la participation à distance des détenus dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’Etat à l’audience du 4 mars 2025.

S’exprimant mercredi 26 février 2025 lors d’une conférence de presse, Ahmed Nejib Chebbi a assuré que le dossier de l’affaire ne contenait aucun élément faisant allusion à un recours à la violence. Selon lui, il n’y a ni pistolet, ni couteau, ni tout autre type d’arme. Il a estimé que les détenus dans le cadre de cette affaire étaient injustement emprisonnés.

Ahmed Nejib Chebbi a pointé du doigt l’absence de complot et d’association de malfaiteurs. Il a expliqué que l’instruction et les rapports de la chambre d’accusation n’évoquent pas de crimes en ce sens, conformément à la liste fixée par la loi de lutte contre le terrorisme.

Le président du Front de salut national a assuré qu’il n’y avait pas lieu d’appliquer la loi de lutte contre le terrorisme ni le droit commun. Selon lui, les faits ne peuvent être qualifiés de crimes, car l’affaire tourne autour de rencontres et de débats portant sur le climat général et la situation du pays. Il a expliqué que cela s’inscrit dans le cadre des droits consacrés et protégés par la Constitution.

Ahmed Nejib Chebbi a affirmé que le pouvoir en place tente d’imposer un black-out médiatique sur cette affaire, mais que le comité de défense pourra présenter publiquement les faits et le dossier d’enquête après la tenue de l’audience du 4 mars 2025.

Il a rappelé que cinq leaders du Front étaient poursuivis dans cette affaire, parmi lesquels Chayma Issa, Ridha Chaïbi et Ridha Belhadj, et que celle-ci visait, en général, plus de quarante accusés.

 

 

 

Pour rappel, l’affaire de complot contre l’État vise plusieurs personnalités politiques tunisiennes. La liste des accusés, incarcérés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de cette affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.

La période de détention provisoire aurait dû prendre fin entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n’a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d’instruction ont suscité critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération, mais sans succès. À ce jour, après plus de 700 jours de détention, ils restent emprisonnés.

 

S.G