Le SNJT dénonce les restrictions et le traitement médiatique non éthique de laffaire de complot
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé, ce mardi 4 mars 2024, les restrictions instaurées par les autorités et le traitement médiatique non éthique de l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’État.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le SNJT a exprimé son mécontentement face à la levée tardive des interdictions de couverture médiatique de cette affaire et a salué la possibilité donnée aux journalistes de couvrir la première session du procès. Cependant, il a insisté sur la nécessité de mettre fin aux restrictions répétées visant les journalistes dans les tribunaux, en se référant aux articles et dispositions garantissant le travail libre des journalistes.
Le SNJT a également rappelé que le travail journalistique au sein des salles d’audience ne requiert pas d’autorisation préalable du ministère de la Justice, sauf en ce qui concerne la prise d’images et l’enregistrement, conformément à la loi. Il a souligné que la Constitution tunisienne garantit la liberté d’expression et l’accès à l’information, et que les mesures de censure imposées précédemment ont alimenté un climat de flou, entraînant des rumeurs et portant atteinte à la présomption d’innocence des accusés. Le syndicat a déploré que cette situation ait nui à la transparence de l’affaire et ait renforcé la confusion autour des faits.
Par ailleurs, le SNJT a critiqué la couverture médiatique de certains médias, notamment l’émission « Rendez-vous 9 » diffusée sur Attessia TV, qui, selon le syndicat, n’a pas respecté les principes éthiques du journalisme. Il a pointé du doigt le non-respect de la présomption d’innocence, l’absence de diversité dans les opinions et la confusion entre faits et opinions. Selon le SNJT, cette approche a transformé l’affaire en un procès médiatique à sens unique, allant à l’encontre des principes de justice et d’équité.
Finalement, le SNJT a exprimé ses préoccupations concernant les tentatives de manipulation de l’information autour de cette affaire sensible, qui risquent de nuire à l’intégrité de la profession et aux principes démocratiques. Il a demandé des excuses pour l’approche non professionnelle adoptée par certains médias et a publié un guide sur la couverture médiatique des procès, visant à garantir un équilibre entre la liberté de la presse, le droit à l’information et le respect des principes légaux et éthiques.
H.K