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En Arabie saoudite, amorce de détente entre le prince héritier, « MBS », et les dissidents

- Monde
mars 07, 2025

Une détente à bas bruit s’est amorcée entre la couronne saoudienne et ses détracteurs. Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS », a fait ces derniers mois plusieurs gestes d’apaisement en direction des dissidents politiques, dans le but d’améliorer la réputation peu flatteuse du royaume en matière de droits de l’homme. Une image qui nuit à sa politique d’accueil de grands événements (Exposition universelle de 2030 et Coupe du monde de football en 2034) et à son plan de modernisation économique, Vision 2030, dont le succès dépend d’un afflux d’investissements étrangers.

Depuis l’automne 2024, plus de vingt prisonniers de conscience, incarcérés pour certains sur la base d’accusations liées au terrorisme, ont été libérés. Parmi eux se trouvent des militants des droits de l’homme, des influenceurs, ainsi qu’une douzaine de membres de la tribu Howeitat, arrêtés pour s’être opposés à leur déplacement forcé, dans le cadre du chantier de Neom, la ville futuriste en construction dans le nord-ouest du royaume, le projet phare de « MBS ».

La main tendue, lancée dimanche 2 mars, sur la chaîne saoudienne MBC, par le chef de la sécurité de l’Etat, Abdulaziz Al-Howairini, aux dissidents en exil, confirme que ce dégel procède d’une décision prise au sommet de l’Etat. Fidèle du prince héritier, patron de tout l’appareil sécuritaire du royaume, M. Al-Howairini a offert à ces critiques du pouvoir, qui ne se sont pas rendus coupables d’infractions pénales, de rentrer au pays sans crainte de représailles.

« Victoires majeures »

« Les Saoudiens se rendent probablement compte que la répression des activistes dessert le message d’ouverture qu’ils souhaitent transmettre au monde entier. Ils voient bien que leurs opposants à l’étranger véhiculent une image négative et utilisent le fait de ne pas pouvoir rentrer au pays comme un argument. Ils jouent néanmoins un numéro d’équilibriste, car ils ne veulent pas envoyer le message que les critiques sont désormais admises », note un diplomate.

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