L’avocat et membre du comité de défense de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, Ali Bejaoui, a évoqué un non-respect des garanties d’un procès équitable concernant cette dernière.
S’exprimant lors d’une conférence de presse le 7 mars 2025, Ali Bejaoui a indiqué que le comité de défense avait saisi le groupe de travail onusien sur la détention arbitraire en raison du non-respect par la Tunisie des traités et conventions qu’elle a ratifiés. Selon lui, le gouvernement n’a pas répondu aux interrogations et aux questions qui lui ont été posées dans le cadre de cette procédure.
« Ceci signifie l’absence de preuve et l’impossibilité de confronter et de répondre aux questions… La décision prononcée signifie pour nous la réussite du travail du comité de défense… Nous avons présenté dans cette procédure les mêmes éléments que ceux présentés à la justice tunisienne… Aujourd’hui, Abir Moussi a obtenu gain de cause et il a été reconnu qu’elle faisait l’objet d’une détention arbitraire et contraire à la loi », a-t-il avancé.
Prenant la parole ensuite, le dirigeant du PDL, Karim Krifa, a réaffirmé l’absence de réponse de la part du gouvernement tunisien face aux questions présentées par le groupe de travail sur la détention arbitraire. Il a indiqué que les interrogations du groupe avaient été officiellement adressées à la Tunisie le 18 juillet 2024, avec un délai de réponse de deux mois. Il a expliqué qu’Abir Moussi avait été considérée, par la suite, en état de détention arbitraire en vertu de la décision n°61 de l’année 2024.
« Ce groupe de travail s’est prononcé en faveur d’Abir Moussi… Il a, en premier lieu, exigé sa libération immédiate et son indemnisation pour les préjudices subis… En second lieu, il a demandé l’ouverture d’une enquête portant sur toutes les atteintes enregistrées depuis le 3 octobre 2023… Le gouvernement tunisien a été informé de cette décision et prié de la publier », a-t-il déclaré.
Karim Krifa a indiqué que cette décision n’a pas été publiée sur la page officielle du ministère des Affaires étrangères. Il a considéré que le non-respect de la décision du groupe de travail nuisait à l’image de la Tunisie à l’échelle internationale, notamment au niveau onusien. Il a expliqué que le non-respect d’une décision d’une institution onusienne impliquait des sanctions diplomatiques. Selon lui, le groupe de travail a également indiqué qu’Abir Moussi avait été privée de l’exercice de ses droits et que les autorités tunisiennes avaient porté atteinte aux droits de la défense.
Pour rappel, Abir Moussi se trouve en prison depuis octobre 2023. Elle avait été arrêtée alors qu’elle se trouvait en compagnie d’un huissier de justice et de quelques dirigeants du PDL devant le bureau d’ordre du palais de Carthage. Abir Moussi avait l’intention de déposer une demande de recours administratif. Il s’agit d’une mesure obligatoire en cas de recours contre une décision d’un organisme public. Depuis, elle fait face à plusieurs poursuites en justice.
S.G