Au bord de l’inlandsis, le village très coloré de Tiilerilaaq rompt l’immensité du paysage blanc. En scooter des neiges, il faut une heure et demie pour atteindre la plus grande agglomération de la côte est, Tasiilaq. Pour aller plus loin, la seule solution est de prendre l’hélicoptère jusqu’à Kulusuk, puis de traverser 700 kilomètres d’inlandsis jusqu’à Nuuk. En d’autres termes, Tiilerilaaq est loin de tout.
Un vendredi après-midi de février, certains des quelque quatre-vingt-dix habitants du village arpentent les petits sentiers de neige tassée pour aller s’approvisionner en eau – les maisons n’ayant pas l’eau courante – ou bien pour faire leurs courses à l’unique boutique du village avant l’heure de fermeture. Les écoliers, eux, commencent le week-end par une séance de luge.
Debout sur le toit de sa maison, un homme tente de faire tomber la couche d’un mètre de neige qui le recouvre. Plus loin, une famille s’emploie à réparer les marches menant à sa porte d’entrée qui se sont effondrées sous le poids d’un amas de glace tombé de la gouttière. L’hiver a été rude cette année et il est loin d’être terminé.
Peau de phoque congelée
Au milieu du village se trouve la maison des services, gérée par Flavia Kristiansen. Il y en a une dan
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Fondé en 1884, Politiken est aujourd’hui un journal de centre gauche qui se donne encore l’image d’un certain “radicalisme culturel”. Son slogan est “Le journal vivant”, mais ce pourrait être “Le journal clivant”. Soit on adore Politiken, soit on adore le détester. Ce quotidien social-libéral compte de magnifiques plumes, dont plusieurs sont célèbres pour leur humour. Les lecteurs, qui appartiennent à la classe moyenne supérieure et habitent pour la plupart à Copenhague, l’apprécient aussi parce qu’il couvre tous les types de cultures – du hip-hop à l’architecture. Mais ils aiment surtout Politiken pour la même raison que d’autres le détestent : son côté militant, qui, pour certains, va jusqu’à la provocation. Par exemple, le journal ne se gêne pas, si l’histoire l’exige, pour montrer des gens nus – et souvent pas très beaux.
En 2010, Politiken s’est excusé auprès de huit organisations musulmanes pour avoir publié, comme son concurrent Jyllands-Posten, des caricatures du prophète Mahomet. Cette démarche a été fortement critiquée par l’ensemble du monde médiatique et politique du royaume, qui estimait qu’il ne fallait pas renoncer à la liberté de l’expression. Mais ce genre de critique n’a jamais dérangé Politiken, qui continue son action militante.
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