Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite à la présidence de la Roumanie, a interjeté appel le lundi 10 mars suite à son retrait de la compétition électorale par l’autorité de régulation des élections. La Cour constitutionnelle a reçu sa demande et prévoit de se pencher sur le cas le mardi à 17 heures (16 heures à Paris).
La candidature de Georgescu a été refusée par la commission électorale roumaine le dimanche précédent, provoquant l’indignation de ses supporters. La commission a invoqué une décision de la Cour constitutionnelle de décembre 2024, qui indiquait que Georgescu ne satisfaisait pas aux exigences légales pour des élections justes et impartiales.
Georgescu, qui jouissait de près de 40% des intentions de vote selon les sondages, a qualifié cette exclusion d’attaque contre la démocratie mondiale et a affirmé que l’Europe était devenue une dictature et la Roumanie une tyrannie. George Simion, une autre figure de l’extrême droite roumaine, a déclaré qu’il s’agissait d’un nouveau chapitre dans le coup d’État en cours depuis l’annulation du premier tour des élections.
Des centaines de partisans de Georgescu se sont rassemblés devant le siège de la commission électorale à Bucarest, scandant des slogans anti-dictature. La tension a monté lorsque les motivations de la décision de la commission électorale ont été publiées, mettant en péril la carrière politique de Georgescu. Selon l’avocate Silvia Uscov, bien qu’un appel soit possible, la situation actuelle semble marquer la fin de sa campagne.
Lors de la manifestation, la gendarmerie a dû disperser à plusieurs reprises une foule qualifiée de violente, qui lançait des bouteilles et des pétards en tentant de pénétrer dans le bâtiment, faisant treize blessés parmi les officiers.
La politique roumaine est en crise depuis le premier tour de l’élection le 24 novembre 2024, qui a vu l’émergence de Georgescu. La Cour constitutionnelle a annulé ce tour en décembre, après des allégations d’ingérence russe, et de nouvelles élections sont prévues en mai dans un contexte tendu. Des dizaines de milliers de partisans de Georgescu ont manifesté dans les rues, tandis que les autorités mettaient en garde contre des actions hybrides orchestrées par Moscou.
Soupçonné d’avoir profité d’une campagne de soutien illégale sur TikTok, Georgescu a été inculpé le 26 février pour fausses déclarations et incitation à troubler l’ordre constitutionnel. Son ascension a inquiété les alliés européens de la Roumanie, mais il bénéficie désormais du soutien de certains membres de la nouvelle administration américaine. Elon Musk, conseiller du président Donald Trump, a dénoncé la décision de la commission électorale, et le vice-président américain J. D. Vance a critiqué les autorités roumaines pour l’annulation des élections. Les partisans de Georgescu ont même appelé à l’aide le président Trump lors d’une manifestation ce week-end.
